Depuis le 1er janvier 2021, la vente des pailles, des couverts en plastique et des contenants en polystyrène est interdite en France. Sans attendre cette loi sur l'économie circulaire, certains commerçants d'Amiens ont pris les devants et proposent déjà des solutions alternatives au plastique.
À Amiens, au restaurant Détente attitude dans l'assiette, depuis quelque temps maintenant, les plats sont emballés dans des contenants compostables et recyclables.
Le gérant de ce restaurant de plats à emporter n'a pas attendu la loi anti-gaspillage pour proposer des alternatives plus responsables à ses clients. "On propose des boîtes en carton ou en papier recyclable, les couverts sont en bois. On vend aussi des boîtes en plastique réutilisables au prix coûtant pour que les gens prennent l'habitude de ramener leur contenant", confie Jean-Pierre Blondelle.
Et si les clients viennent avec leur propre contenant justement, ils peuvent bénéficier de 10% de réduction sur leur plat. Pour le moment, certains n'ont pas encore pris l'habitude, mais cela pourrait bientôt changer.
Une cinquantaine de commerçants répertoriés
En tout cas, l'association Zéro Waste fait tout pour. Elle a notamment mis en ligne une carte interactive qui référence tous les commerçants engagés dans une démarche de réduction des déchets. À Amiens, une cinquantaine de boutiques est répertoriée. "Parfois, on a envie de s'engager dans la démarche zéro déchet, de venir avec ses contenants, mais on ne sait pas si le commerçant va accepter. Le fait de référencer et que les commerçants s'engagent cela permet vraiment à la personne qui souhaite aller dans ce commerce d'être rassurée", indique Lucie Debrito, présidente de Zéro Waste Amiens.
Depuis quelques mois, les bénévoles de l'association démarchent les commerçants, les oriente vers des alternatives au plastique et évalue régulièrement leur engagement. C'est le cas de la boucherie Héripré située dans le centre-ville. "Il y a quelques années, l'idée de venir avec un tupperware chez le charcutier aurait paru complètement décalée alors que maintenant c'est quelque chose qui se fait, qui est acceptée et qui fait gagner de l'argent à tout le monde, notamment aux professionnels qui ne doivent pas acheter les emballages", affirme Lucie Debrito.
Des moyens encore insuffisants
Pour l'heure, rare sont les clients de cette boucherie ayant opté pour le contenant personnel. Alors le boucher cherche d'autres solutions, mais qui ne sont pas toujours compatibles avec les normes sanitaires. "On peut faire du verre consigné, mais qui nettoie le verre et comment on certifie au niveau des normes que le verre est bien propre ?", se demande Guillaume Héripré.
Aujourd'hui, si les consommateurs sont prêts pour un changement d'habitude, selon les associations environnementales, les moyens mis à la disposition des commerçants sont encore insuffisants.