La rentrée 2023 est déjà annoncée comme plus chère que la précédente. Le 1er et le 2 septembre prochain, une collecte de produits d’hygiène est organisée à Villers-Bocage dans la Somme pour venir en aide aux étudiants amiénois les plus précaires.
La rentrée universitaire approche et face à l’inflation et au coût de la vie, les étudiants les plus précaires vont devoir faire des concessions pour pouvoir réaliser quelques économies : "l'inflation va encore augmenter l’obligation des étudiants de choisir entre de la nourriture et des produits d’hygiène ou/et des protections périodiques de qualité", explique Nathalie Lachambre, membre du collectif Règles solidaires.
Ainsi, pour venir en aide aux étudiants amiénois les plus en difficulté, l’association l’Acte citoyen, le collectif Règles solidaires, le syndicat étudiant UNEF Amiens et Picardie debout organisent le 1er et 2 septembre une collecte de produits d’hygiène au Carrefour Market de Villers-Bocage. Les produits récoltés seront redistribués aux étudiants de l’UPJV courant septembre. "Ça fait déjà 3 ans que nous menons une action contre la précarité menstruelle pour les étudiants d'Amiens. Nous faisons trois distributions par an. Nous offrons des kits de serviettes hygiéniques lavables, des produits d'hygiène et alimentaires", explique Nathalie Lachambre.
"À Amiens, il y a 31 000 étudiants et un peu plus de la moitié sont boursiers, donc précaires. C'est pour cela que ces collectes sont nécessaires. Dentifrices, brosses à dents, serviettes hygiéniques, déodorants, tampons… Nous prenons tout !", ajoute la bénévole, qui a constaté une augmentation du nombre d'étudiants aux distributions : "Au départ, il y avait à peu près 150 étudiants et à la dernière on en a eu 230".
Une rentrée plus chère
Selon une étude de 2022 sur la précarité menstruelle réalisée par l’association Co’p1, qui organise des distributions alimentaires à destination des étudiants, 43 % des étudiantes sont contraintes de choisir entre l’achat de nourriture et de protections périodiques et 32 % disent avoir déjà renoncé à acheter des protections "par manque de moyens".
Une précarité qui risque de s'aggraver à la rentrée 2023. Selon les associations universitaires des Hauts-de-France FAEP et Galillée, la rentrée universitaire 2023 sera plus chère que la précédente, et ce, partout en France. Dans les Hauts-de-France, le coût total s'élève à 2 378 euros dans le Nord Pas-de-Calais soit une augmentation de 3,4 % et en Picardie à 2480 euros, soit une augmentation de 8,19 %. "Des jeunes qui ont travaillé deux mois cet été vont voir tout leur salaire partir là-dedans", regrette Nathalie Lachambre, qui a constaté une augmentation du nombre d'étudiants aux distributions : "Lors des premières, il y avait à peu près 150 étudiants et à la dernière, on en a eu 230".