Le portefeuille des étudiants des Hauts-de-France est fortement touché par l'inflation pour cette rentrée 2023. Selon deux associations de la région, les aides publiques ne sont pas à la hauteur des besoins. Un coup de massue pour de nombreux jeunes.
Avec le contexte géopolitique et économique, les étudiants vont devoir se serrer la ceinture. Les associations universitaires des Hauts-de-France, FAEP et Galillé sont inquiètes pour le sort des étudiants, notamment pour les frais de la vie quotidienne. "Le coût de la rentrée 2023 ne laissera aucune chance au public estudiantin", note l'une d'entre elles.
Selon ces deux associations, la rentrée universitaire de 2023 sera plus chère comparée à la précédente dans la région, comme partout en France. Cette année, le coût total s'élève à 2 378 euros dans le Nord-Pas-de-Calais soit une augmentation de 3,4 % et en Picardie à 2480 euros, soit une augmentation de 8,19 %.
Des frais en hausse
Pour la rentrée prochaine, beaucoup d'étudiants devront faire certaines concessions pour pouvoir réaliser quelques économies. Les frais de la vie courante vont augmenter partout dans les Hauts-de-France.
Par exemple, à Lille, les frais de la vie courante sont estimés de 1 145,77 euros contre 1 096,67 en 2022 et 1 091,66 en 2021 selon l’étude de l’association Galillé, sortie le 16 août 2023. Côté picard, il faudra débourser près de 1 267,64 euros contre 1 189 euros en 2022 et 1 143,57 en 2021.
Dans le détail, le budget des courses prend une grande partie du porte-monnaie d’un étudiant. Ils doivent faire face à une augmentation de 13% sur leur ticket de caisse selon la FAEP. Le deuxième indicateur du coût de la rentrée selon Galillé est le montant de l’abonnement des transports. Selon l'association, la tarification des transports lillois est trop élevée. "324 euros par an n'est pas envisageable pour plus de 20 % des 18/24 ans", explique le rapport de Galillé.
Les frais spécifiques de rentrée y passent aussi. Ils comprennent le droit à l’inscription, la complémentaire santé ou bien l’assurance logement. En plus des dépenses de la vie courante, un étudiant doit s'acquitter d'un montant moyen de 1 267,64 euros pour son arrivée dans l'enseignement supérieur en Picardie et 1 233,04 euros dans le Nord-Pas-de-Calais.
Une précarité menstruelle de plus en plus présente
Les associations étudiantes des Hauts-de-France mettent un point d’honneur à mettre en lumière la précarité menstruelle. Ce phénomène touche près d’une femme sur dix, et parmi elles, les étudiantes précaires sont en majorité.
Les dépenses moyennes générées par les menstruations sont de 9,60 euros par mois avec 5,50 euros en protections et 4,10 euros en antidouleurs. C’est un coût annuel élevé à 4,6% plus élevé que pour une personne non menstruée.
"Cela représente un coût non négligeable, qui impacte parfois lourdement le budget des étudiantes les plus précaires", explique l’association picarde. Selon l’association nordiste, 13% ont dû choisir entre l'achat d'une protection ou d'un autre produit de première nécessité.
Pour lutter contre cette problématique, des aides ont été mises en place. L'Université Picardie Jules Verne s'est doté dès le mois de mars 2022 de distributeurs de protections hygiéniques gratuites. L'association Agoraé organise également des distributions de serviettes et tampons pour venir en aide aux étudiantes.
Des aides publiques pas à la hauteur des attentes
Les deux associations sont unanimes : les aides publiques proposées par l’état ne sont pas assez conséquentes, notamment concernant les bourses sur critères sociaux. "On voudrait que l’État considère plus la classe moyenne. Les parents qui gagnent suffisamment selon leurs critères, mais pas assez pour leurs enfants, ce n’est pas possible", explique Thibault Struzik, président de la FAEP.
Il mentionne aussi qu’un bon nombre d’étudiants doivent avoir un job à côté de leurs études. "Ces étudiants sont deux fois plus exposés au décrochage. Il y a des sacrifices illégitimes", pointe-t-il du doigt.
Galillé demande une nouvelle réforme des bourses de façon plus structurée, mais aussi le doublement de l’aide régionale sur les repas du Crous et l’ouverture à l’ensemble des boursiers.