Témoignage : une gilet jaune amiénoise matraquée samedi à Paris raconte

Membre des gilets jaunes réfractaires du 80, Mélanie a été violemment frappée à la nuque par un CRS qui menait une charge, lors de l'acte XXIII à Paris, ce samedi. Souffrant d'une entorse aux cervicales, la travailleuse sociale a porté plainte contre X ce mardi, pour violences policières.

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Mélanie, 39 ans, est encore sous le choc. "Je pensais que c'était la faute à pas de chance, que c'était un caoutchouc de désencerclement. Je ne savais pas que c'était un coup de matraque".

Ce samedi, cette mère de deux enfants décide de partir à Paris avec son mari et d'autres membres des Réfractaires du 80, pour aller à la manifestation pour l'acte XXIII des gilets jaunes. Le cortège part comme prévu vers 12h30.

Décharge électrique dans le dos


"On est très nombreux, raconte-t-elle, on sent que la police est plus virulente mais comme d'habitude, l'ambiance est bon enfant. On manifeste avec les copains, en chanson". 
Arrivée quai de Jemmapes, la foule fait demi-tour. Mélanie aussi. "Je ne presse pas le pas, je n'entends pas de sommation". À partir de là, c'est le trou noir. Mélanie a ressenti une décharge électrique dans le dos. Elle perd connaissance.
 

C'est une fois chez elle, en découvrant une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, qu'elle comprendra ce qui lui est arrivée.

La gilet jaune découvre sur les images qu'un CRS vient de la frapper avec une matraque par derrière. Mélanie est choquée en voyant les images. "Quand je vais aux manifestations, je crie les revendications. Je ne suis pas quelqu'un de violent. Je ne suis pas là pour casser du flic. On voit d'ailleurs sur les images que j'ai juste un sac à dos, des habits colorés. J'ai juste un foulard et une écharpe que je porte été comme hiver".

"Je ne courais pas, je ne pressais pas le pas, c'est ça mon erreur" 


Une terminaison nerveuse touchée


Tirée de là par son mari, Mélanie est ensuite emmenée à l'hôpital par la sécurité civile. "Le médecin m'a dit qu'une terminaison nerveuse avait été touchée". Voyant d'autres personnes plus gravement blessées, elle décide de partir, "ne voulant pas gêner".

De retour à Amiens et après avoir pris connaissance de la vidéo enregistrée, elle informe son avocate, Me Abdellatif et décide de porter plainte contre X pour violences policières. "On voit sur cette vidéo une violence gratuite dénonce l'avocate, elle est de dos. C'était lâche. Elle marchait dans une manifestation autorisée" rappelle Me Zineb Abdellatif.
La plainte a été remise au procureur de la République d'Amiens. La demande devrait rapidement être transmise à Paris. 

Ce mercredi 24 avril, une radio a révélé une entorse aux cervicales. Deux disques sont abîmés. "Je dois encore passer un scanner pour un complément d'examens" confie Mélanie. La travailleuse sociale est en arrêt maladie jusqu'à vendredi.

 
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