Whirlpool : l'inspection du travail refuse le licenciement de salariés protégés

L'inspection du travail a refusé le licenciement de salariés protégés (représentants syndicaux ou délégués du personnel) de l'usine de sèche-linge Whirlpool d'Amiens, symbole des délocalisations industrielles, considérant que le motif économique n'était pas établi.

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L'inspection du travail a notamment considéré que Whirlpool était un groupe "sain financièrement", "réalisant des profits" et que "la perte de parts de marché" de l'entreprise n'était pas "avérée", peut-on lire dans une des lettres recommandées envoyées aux salariés.
 

"La délocalisation [...] n'est pas réalisée dans le but de sauvegarder la compétitivité du groupe"


Dans ce courrier daté du 31 juillet, les inspecteurs du travail ajoutent: "la délocalisation de l'usine d'Amiens dans un pays à bas coûts n'est pas réalisée dans le but de sauvegarder la compétitivité du groupe".

Ainsi, ils ont estimé que "la réalité du motif économique" n'était "pas établie", et ont donc refusé d'autoriser les licenciements de ces salariés protégés, leur licenciement étant soumis à l'autorisation de l'inspection du travail.
 
"23 salariés ont reçu ce courrier et au total 25 personnes devraient être concernées", a affirmé Frédéric Chantrelle, délégué syndical CFDT. L'entreprise peut contester cette décision dans un délai de deux mois. Contactée, elle n'avait pas encore réagi en début de soirée.
 

"Les suppressions de postes chez Whirlpool n'ont pas de motif valable"


"Cette décision est évidemment de très bonne augure pour tous les salariés qui ont saisi le conseil des prud'hommes d'Amiens puisque l'inspection du travail estime que, même après les réformes Macron de libéralisation du licenciement économique, les suppressions de postes chez Whirlpool n'ont pas de motif valable", a réagi l'avocat des ex-salariés, Me Fiodor Rilov. 
 
L'usine qui employait 246 salariés a fermé le 31 mai et sa production délocalisée à Lodz en Pologne. La société WN du Picard Nicolas Decayeux a toutefois repris 186 salariés. Soixante avaient préféré s'orienter vers des projets personnels ou des départs à la retraite ou n'avaient pas trouvé d'accord avec le repreneur.

Le site employait encore 300 personnes en CDI à l'annonce de la fermeture en janvier 2017, 250 intérimaires en quasi-temps plein et une centaine de personnes chez le sous-traitant pour les plastiques Prima-France, en attente d'un repreneur.
 
Le groupe américain avait justifié la fermeture au nom de "la sauvegarde de la compétitivité" dans un contexte "de plus en plus concurrentiel". 

La lutte des salariés, alors en grève, s'était invitée dans la campagne présidentielle 2017 avec une passe d'armes sur place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen durant l'entre-deux-tours.
 
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