Mardi 1er février, Nicolas Decayeux, ex-patron de WN qui avait repris l'usine Whirlpool à Amiens, a été condamné à 10 mois de prison avec sursis pour abus de bien sociaux et banqueroute. Lors de l'audience en décembre, celui-ci avait dû s'expliquer sur la situation économique de son entreprise lors de sa faillite en 2019.
La décision a été rendue mardi 1er février en début d'après-midi. Le tribunal correctionnel d'Amiens a condamné Nicolas Decayeux à 10 mois de prison avec sursis et 25 000 euros d'amende pour abus de biens sociaux et banqueroute.
"J'attends de voir les motivations du délibéré et de m'entretenir avec mon client pour voir si nous faisons appel de la décision", a indiqué son avocat Me Pascal Lévy.
Lors de l'audience, jeudi 9 décembre, 18 mois de prison avait été requis contre l'ex PDG de WN. Celui-ci avait dû s'expliquer sur la situation économique de son entreprise lors de sa faillite. La directrice commerciale de WN était également poursuivie pour recel d’abus de biens. Aucune charge n'a été finalement retenue contre elle.
Ce dénouement judiciaire intervient 5 ans après la reprise de Whirpool par WN. À cette époque, en 2017, le projet mené par Nicolas Decayeux, alors président du Medef de la Somme, semblait séduisant. De l’usine de Montières devaient sortir des voitures électriques, des casiers connectés et des équipements de scooters grâce au soutien de Whirlpool et de l'État. Près de 10 millions d'euros avaient été versés pour soutenir le projet.
WN en liquidation judiciaire en 2019
Mais en juin 2019, WN est placée en liquidation judiciaire. Près de 180 salariés ont perdu leur travail. Si l’emploi de la grande majorité des fonds a été reconnu légitime, 180 000 euros posaient alors question, tout comme le salaire accordé à Nicolas Decayeux : 25 000 euros bruts par mois. Celui-ci s'était justifié durant l'audience estimant que cette rémunération était en phase avec son niveau de qualification : "je ne me suis pas enrichi. Je n’ai pas octroyé des choses particulières à certaines personnes. Moi j’ai juste voulu sauver des emplois."
En prime, il a toujours estimé ne pas être le seul responsable "Il a été lâché par l’Etat, qui devait subventionner sur trois ans et qui au bout de quelques mois arrête les subventions, avait fait valoir son avocat, Me Pascal Lévy. Donc effectivement, le plan qui était prévu ne peut plus fonctionner."
Après l’échec WN, le site amiénois est passé à Ageco Agencement. Le concepteur de bureaux a également mis la clef sous la porte en mars 2021, quelques semaines avant la validation d’une troisième reprise par le tribunal de commerce. Jestia, holding propriétaire d’une entreprise de fabrication de mobilier, annonçait alors conserver 36 salariés.