Whirlpool : 18 mois de prison avec sursis requis contre l'ex-patron de WN, jugé à Amiens pour abus de biens et détournement de fonds

18 mois de prison avec sursis ont été requis contre Nicolas Decayeux qui comparaissait jeudi 9 décembre devant le tribunal correctionnel d'Amiens. L'ancien PDG de WN devait répondre de sa gestion lors de la faillite de l'usine, après la reprise de l'usine Whirlpool. La décision doit être rendue le 1er février.

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C'était un nouveau rendez-vous pour les anciens salariés de l’usine Whirlpool avides de réponses. Certains d'entre eux se sont rendus jeudi 9 décembre au palais de justice d’Amiens pour l’ouverture du procès de Nicolas Decayeux. 

Au terme de l'audience, 18 mois de prison ont été requis contre l’ancien président de WN. Il comparaissait devant le tribunal correctionnel d'Amiens pour pour abus de biens, banqueroute et détournement de fonds, commis avant la faillite de l’entreprise qui devait assurer la reprise du site et la conservation de presque 200 emplois. La directrice commerciale de WN comparaissait aussi pour recel d’abus de biens.

"Nous sommes là pour juger des infractions pénales et pas les retombées médiatiques, politiques et sociales de ce dossier", a affirmé le procureur, qui considère les faits "particulièrement graves." La décision doit être rendue le 1er février.

WN placé en liquidation judiciaire en 2019

En 2017, le constructeur de sèche-linges délocalisait son activité en Pologne. Nicolas Decayeux, président du Medef de la Somme, présentait alors un projet de diversification de la production. De l’usine de Montières devaient sortir voitures électriques, casiers connectés et équipements de scooters. Une perspective soutenue financièrement par Whirlpool et l’Etat notamment, ce dernier promettant une aide de quatre millions d’euros. Mais en juin 2019, WN était placée en liquidation judiciaire et près de 180 salariés perdaient leur travail.

Deux ans plus tard, Nicolas Decayeux a dû répondre de sa gestion. Si l’emploi de la grande majorité des fonds était reconnu légitime, 180 000 euros posaient question. Ainsi que la rémunération de l’entrepreneur abbevillois : 25 000 euros bruts par mois. "Pour accepter le dossier Whirlpool, la contrepartie des aides du gouvernement était ma démission de tous mes mandats opérationnels au sein du groupe Decayeux, justifiait-il sur notre plateau en septembre. Et j'ai accepté de baisser ma rémunération de 23%."

"Il a été lâché par l'Etat"

Des propos qu’il a maintenus pendant les trois heures d’audience. "Je ne me suis pas enrichi, a-t-il insisté. Je n’ai pas octroyé des choses particulières à certaines personnes. Moi j’ai juste voulu sauver des emplois." Le montant de sa prime et son logement de fonction, alors que l’entreprise naissante ne dégageait pas de chiffre d’affaires élevé, lui ont également été reprochés.

J’ai vraiment eu l’impression de gérer cette entreprise normalement. C’était un projet très ambitieux : partir d’une dalle en béton avec 200 salariés et essayer de recréer une usine collaborative, c’est difficile. Ça n’a pas fonctionné. J’en porte certainement ma responsabilité mais je ne suis absolument pas tout seul. À peine le projet commencé, mes financeurs m’ont abandonné.

Nicolas Decayeux

L'industriel estime ne pas être seul responsable. "Il a été lâché par l’Etat, qui devait subventionner sur trois ans et qui au bout de quelques mois arrête les subventions, fait valoir son avocat, Me Pascal Lévy. Donc effectivement, le plan qui était prévu ne peut plus fonctionner."

Après l’échec WN, le site amiénois est passé à Ageco Agencement. Le concepteur de bureaux a également mis la clef sous la porte en mars dernier, quelques semaines avant la validation d’une troisième reprise par le tribunal de commerce. Jestia, holding propriétaire d’une entreprise de fabrication de mobilier, annonçait alors conserver 36 salariés.   

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