Après la diffusion d’un communiqué de la préfecture sur la santé financière du repreneur de l’ancien site de Whirlpool, la direction nous a fait part de sa "stupéfaction" et accuse les pouvoirs publics de "travestir quelque peu la réalité des faits".
Le miracle industriel promis par Ageco sur le nouveau site de Whirlpool ne s’est pas encore produit. Quinze mois après l’installation de l’entreprise d’agencement professionnel à Amiens, la préfecture, estime que la "viabilité de son modèle économique de l’entreprise est en jeu"… et ses 86 emplois aussi.
En effet, après une réunion de comité de suivi du site Whirlpool, qui s'est tenue le 20 novembre, la préfecture a indiqué que la trésorerie d’Ageco était "tendue", soulignant que les pouvoirs publics ont, en un an, demandé deux audits sur la situation financière de l’entreprise, et que l’Etat et la Région ont accepté de verser les financements promis de manière anticipée, du fait de la crise sanitaire.
La direction stupéfaite
Une déclaration qui a fait réagir la direction d’Ageco, qui nous a fait part de sa "stupéfaction", accusant la puissance publique de "tenter de travestir quelque peu la réalité des faits" en incombant la faute à "la société Ageco Agencement, ses dirigeants et ses collaborateurs".Si elle ne nie pas les difficultés de l’entreprise, elle affirme et que la sortie de crise est "à portée de main", arguant que les experts mandatés par l’État ont validé le business plan de relance.
La direction d’Ageco regrette également que les services publics se soient désengagés auprès de la société, en ne souhaitant pas participer au financement de ce plan de relance par le biais par exemple d’un prêt. "Ce besoin en argent frais de 5,5 millions d’euros ne coûterait rien à l’État puisqu’il est déjà couvert par la valeur du foncier détenu par la société".
Et d’ajouter : "les services de Bercy et de la Région semblent vouloir appliquer à la lettre l’adage «qui veut tuer son chien l’accuse de la rage»"
Ageco en appelle à Emmanuel Macron
Les dirigeants assurent aller dans le sens du maintien des emplois et "croire fermement à la viabilité de ce projet", mais estiment que l’État et la Région ont "laché" Ageco en se cachant derrière la crise sanitaire et économique.Or d’après eux, l’intervention des pouvoirs publics est essentielle à la mise en place de ce projet, sans quoi la société risquerait la liquidation judiciaire.
Ils en appellent directement à Emmanuel Macron pour "sauver l’emploi des 88 salariés".Il s’agirait d’une sortie inacceptable pour l’entreprise, ses collaborateurs ses dirigeants et le contribuable et pour tous les efforts déjà engagés. Au-delà, ce serait une nouvelle fois la démonstration pathétique et exemplaire de l’inefficacité de l’action publique sur ce site emblématique.