WN : les salariés manifestent, le tribunal examine les dossiers de reprise

L'affaire Whirlpool touche à sa fin : ce vendredi 26 juillet, les salariés de WN se sont rassemblés devant l'un des seuls casiers connectés jamais sortis de l'usine. Dans le même temps, le tribunal examinait les offres de reprise du site. Résultat des délibérations mardi prochain.

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Il est 9h du matin lorsqu'une cinquantaine de salariés de WN se rassemblent devant la mairie d'Amiens pour l'une de leurs dernières manifestations. Ce vendredi 26 juillet, le tribunal de commerce doit examiner les offres de reprise de l'usine WN avant de se prononcer définitivement mardi prochain sur l'avenir du site de Montière.
 

Des salariés dépités

C'est place René Goblet, devant l'un des seuls casiers connectés jamais produits par l'usine, que s'arrête le cortège. Une action y est prévue ainsi qu'une prise de parole, avant de rejoindre le tribunal de commerce. "Forcément, l'état d'esprit est mauvais, témoigne Serge Touttain, représentant des salariés de WN. On est tous dépités." L'offre de reprise la plus pertinente propose en effet de reprendre 44 salariés, soit environ un quart de l'effectif actuel. Pour les autres, c'est l'inconnu. "Il y a des projets de réindustrialisation et j'espère que l'on pourra recréer de l'emploi."

Aux côtés des salariés depuis plusieurs mois, François Ruffin, député de la France insoumise, considère que le gouvernement n'a pas fait son travail et qu'il arrive trop tard. "L'État a validé un plan de reprise à haut risque avec 180 salariés alors que monsieur Decayeux voulait vraisemblablement partir avec 40 salariés, explique l'élu. Et ce n'est qu'aujourd'hui, quand tout s'est écroulé, qu'il met en place un suivi et un audit."


Ageco Agencement en potentiel repreneur

À 200 mètres de là, à la sortie de la salle d'audience du tribunal, Nicolas Decayeux s'exprime pour la première fois depuis longtemps. "J'ai beaucoup d'admiration et d'estime pour les salariés, confie celui qui était, dit-il, jusqu'à présent resté muet pour ne pas entraver la poursuite de l'entreprise. Le dossier WN est un échec, j'en suis le président donc j'assume cet échec." Copieusement hué par les salariés présent devant le tribunal, l'ancien patron et président du Medef de la Somme, n'a pas souhaité s'exprimer davantage pour l'instant.

Un peu plus tôt, Antoine Gerard-Shine et François Company, les co-dirigeants de la société Ageco, étaient sortis, confiants, de la salle d'audience. "Les salariés de WN ne vont pas être repris, tenaient-ils à préciser, mais accueillis au sein de notre équipe. Ce sont des gens qui sortaient 600 000 sèches-linge tous les ans pour Whirlpool avec une qualité exceptionnelle : on n'est pas inquiets, ils savent travailler." Les deux fondateurs de la société ont par ailleurs formulé eux-mêmes la demande d'avoir des audits réguliers pour rendre compte de l'activité de leur entreprise et anticiper d'éventuels problèmes.


Des dépenses injustifiées

Cette journée, cruciale dans le déroulé du dossier WN, intervient au lendemain de l'annonce des résultats de l'audit sur l'utilisation des subventions par la société WN, commandé par le gouvernement. Ce dernier avait révélé des dépenses justifiées pour 98,5 % du budget. À ce jour, près de 179 000 euros restent injustifiés. Une somme difficile à digérer pour les salariés sur laquelle pèse des soupçons d'avantages en nature. "Ce ne sont pas des énormes sommes, concède la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie Agnès Pannier-Runacher. Mais c'est le marqueur, le symbole qui est choquant pour une entreprise qui va mal."

 
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