Après un mois d'août meurtrier, l'ouverture de la pêche aux coques n'est toujours pas autorisée

Les pêcheurs à pied ne sont pas sûrs de pouvoir ramasser des coques cette année, après un épisode de mortalité intense en août. Des scientifiques ont procédé à des prélèvements au Crotoy (Somme) lundi 23 septembre 2024 et ont constaté des baisses de population dans certaines zones. La tenue de la pêche cette année est mise en péril.

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La pêche aux coques pourra-t-elle un jour ouvrir ? Un important épisode de mortalité survenu en août met en péril la saison 2024. La pêche devait s'ouvrir en juin, comme d'habitude, et elle n'a toujours pas débuté. Une équipe du Groupe d'étude des milieux estuariens et littoraux s'est rendue sur une plage du Crotoy (Somme) lundi 23 septembre 2024 pour déterminer l'étendue de cette mortalité et la population restante. 

Jusqu'à 75% de pertes sur certaines zones

"On entend que ça crépite. Et quand on entend ça, c'est qu'il y a des coques en dessous", se réjouit Mélanie Rocroy, chargée d'étude au sein du Groupe. Le son tant attendu n'est pas pour autant synonyme de bonne nouvelle. Après avoir filtré le sable, peu de coques subsistent sur le grillage du crible de Mélanie.

Ces grosses coques sont celles qui restent du printemps, celles qui n'ont pas succombé lors de l'épisode de mortalité. C'est plutôt une bonne nouvelle dans le sens où il reste encore des coques.

Mélanie Rocroy, chargée d'étude au sein du Groupe d'étude des milieux estuariens et littoraux

En revanche, la population a diminué. "Sur ce point-là, au printemps, on avait à peu près une centaine d'individus sur la même surface. Aujourd'hui, on n'en a plus qu'une trentaine. Donc, on a perdu trois quarts de la population sur ce point-là", constate Mélanie Rocroy.

Les coques sont moins nombreuses et plus petites qu'au printemps au Crotoy. © Mustafa Abbas / FTV

Si l'objectif du jour n'est pas de rechercher la cause de cette mortalité, la scientifique a une piste. "C'est probablement lié à un virus parce qu'il y a eu d'autres mortalités signalées sur d'autres gisements ailleurs en Europe et en France", pointe-t-elle. Des coques ont par ailleurs été envoyées pour analyse afin de déterminer les raisons de cet été meurtrier. 

Vers une année sans coques ?

Si Didier Brisville est aujourd'hui à la retraite, il connaît bien les coques, qu'il a pêchées pendant seize ans. L'avenir de cette filière l'inquiète. "Il y a trois ou quatre ans, on a travaillé avec de belles coques, mais il y a deux ans, elles étaient déjà un peu plus petites. L'année dernière, c'était une saison catastrophique et on est repartis sur la même, voire pire cette année. C'est pour ça que le marché ne va plus trop bien pour nous en baie de Somme", se désole-t-il. 

En 2023, la saison de la pêche aux coques avait dû être arrêtée de manière très prématurée en raison d'une forte mortalité au printemps, due essentiellement aux conditions météorologiques désastreuses pour le coquillage. 

"Avant les mortalités d'août, on pouvait très largement envisager une ouverture, il y avait des quantités qui paraissaient suffisantes", note Thomas Boudou, chargé de mission et garde-juré (l'équivalent du garde-chasse, mais pour la pêche) au Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins.

On n'a pas fini le suivi donc on va attendre les résultats et l'analyse en laboratoire des différents échantillons qui ont été prélevés. Mais pour le moment, on est sur une tendance sur laquelle on envisage qu'il puisse ne pas y avoir d'ouverture [de la pêche] cette année.

Thomas Boudou, chargé de mission et garde-juré au Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins

L'espoir repose dans les plus jeunes coques, qui doivent atteindre les 27 mm réglementaires pour être récoltées.

Avec Marion Meyer / FTV

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