C'est finalement le député LFI Éric Coquerel qui devient président de la commission des finances à l'Assemblée nationale. Il est élu au 3e tour avec une majorité de 21 voix contre 11 pour le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy.
C'était le vote le plus attendu de la journée. Celui de la très convoitée présidence de la commission des finances à l'Assemblée nationale.
Fin du suspense jeudi 30 juin avant midi, c'est finalement le député LFI Éric Coquerel qui est élu par les membres de la commission au troisième tour. Il s'est imposé avec 21 voix contre 11 pour Jean-Philippe Tanguy (RN) et 9 pour Véronique Louwagie (LR) alors que les députés de la majorité se sont abstenus.
Le député de la 4e circonscription de la Somme ne succèdera donc pas à un autre député picard, Eric Woerth (Renaissance), qui avait obtenu la présidence de la commission des finances alors qu'il était député LR de la 4e circonscription de l'Oise, avant de changer de bord politique.
Depuis plusieurs jours déjà, Jean-Philippe Tanguy, se positionnait pour obtenir ce poste stratégique traditionnellement réservé depuis 2007 à un membre de l'opposition, martelant que ce rôle devait revenir à un député RN. "Les Français ont clairement choisi le RN comme la 1re force d’opposition. Ils nous ont donc chargé d’assurer ce contre-pouvoir fondamental pour le respect de l’argent public", avait-il déclaré.
"C'est une piraterie"
La commission des finances à l'Assemblée possède un rôle stratégique dans le sens où c'est elle qui contrôle le budget de l'État. Ses rapporteurs disposent ainsi de pouvoirs d’enquête spécifiques, notamment à travers de la création d’un organe spécialisé dans l’évaluation de l’efficacité des politiques publiques : la mission d’évaluation et de contrôle.
Le président de la commission des finances joue ainsi un rôle très important puisqu'il fixe l'ordre du jour de cette commission et peut se faire communiquer des dossiers fiscaux d'entreprises ou de particuliers.
Malgré des possibilités d'alliances avec les députés LR, la présidence de la commission des finances échappe donc à Jean-Philippe Tanguy au profit d'Eric Cocquerel soutenu par l'alliance de gauche Nupes (LFI, PS, EELV, PCF) soit 151 députés à l'Assemblée.
"Même si Éric Cocquerel a eu des mots rassembleurs, je continue à penser que la présidence des Insoumis est non seulement illégitime du point de vue du règlement, que c'est une piraterie et que c'est un danger important pour la stabilité économique du pays", a déploré le député RN de la 4e circonscription de la Somme sur les antennes de BFM TV.
Dans quelles commissions siègent les députés picards ?
À l'issu des différents votes, jeudi 30 juin, les autres présidences des commissions permanentes se partagent entre 7 élus de la majorité : 5 pour Renaissance, une élue Horizons et un député Modem.
Concernant les députés picards, ceux-ci siègent dans toutes les commissions sauf dans la commission de la défense nationale et des forces armées et celle des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République. Voici le détail :
Commission des affaires culturelles et éducation :
- Philippe Ballard (RN), Oise 2e
- Maxime Minot (LR), Oise 7e (vice-président)
Commission des affaires économiques :
- Julien Dive (LR), Aisne 2e (vice-président)
- Yaël Menache (RN), Somme 5e
Commission des affaires étrangères :
- Michel Guiniot (RN), Oise 6e
- Barbara Pompili (Renaissance), Somme 2e
- Eric Woerth (Renaissance), Oise 4e
Commission des affaires sociales :
- José Beaurain (RN), Aisne 4e
- François Ruffin (Picardie Debout/LFI-NUPES), Somme 1re
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire :
- Jean-Louis Bricout (DVG), Aisne 3e
- Nicolas Dragon (RN), Aisne 1re
- Emmanuel Maquet (LR), Somme 3e
- Pierre Vatin (LR), Oise 5e (vice-président)
Commission des finances :
- Jocelyn Dessigny (RN), Aisne 5e
- Victor Habert-Dassault (LR), Oise 1re
- Alexandre Sabatou (RN), Oise 3e
- Jean-Philippe Tanguy (RN), Somme 4e