Avec son corbillard hippomobile, Martial Huguet relance la tradition des enterrements à cheval à Saint-Valery-sur-Somme

À Saint-Valery-sur-Somme, Martial Huguet, passionné de chevaux, s’attelle à remettre au goût du jour une tradition ancienne : les enterrements à cheval.

Dans le village de Saint-Valery-sur-Somme, tout le monde connaît Martial Huguet. Personnage incontournable, depuis 14 ans il propose avec sa fidèle jument de trait belge Thessa, des balades en calèche pour des mariages, des baptêmes ou simplement pour visiter la région.

Car ce retraité de 65 ans est un vrai passionné de chevaux. Et ce, depuis sa tendre enfance. Il a toujours été entouré de chevaux. Martial Huguet et Thessa sont donc tout bonnement inséparables : "Elle avait dix jours quand je l’ai eue. C’est comme ma femme ! Il ne lui manque que la parole !"

Il y a deux ans, il a une idée : proposer ses services aux pompes funèbres de la commune. "Un jour, un monsieur avec un chapeau pousse la porte de la boutique. C’était Martial Huguet. Il m’explique qu’il propose des balades en calèche et qu’il aimerait mettre à profit ses services pour des enterrements", raconte Mina Holleville, maîtresse de cérémonie et conseillère funéraire des pompes funèbres de Saint-Valery-sur-Somme. "Ca matche direct !", s’enthousiasme-t-elle.

"J’ai tout fait, les mariages, les baptêmes, il n’y avait que ça que je n’avais pas fait !", s’amuse Martial Huguet.

À la recherche d’un corbillard hippomobile

Alors pendant deux ans, Martial Huguet, chine et cherche à travers la France un corbillard hippomobile, comme on n’en fait plus. "Tout le monde me disait que j’étais fou, que trouver le corbillard serait impossible", raconte-t-il.
Puis un jour, il fait une rare trouvaille :

J’ai rencontré quelqu’un par hasard qui en transportait un car il déménageait. Il m’a dit que c’était un souvenir de famille, mais il a quand même accepté. Je suis allé le chercher jusqu’en Normandie.

Martial Huguet

Il demande de l’aide à un ami pour la restauration du corbillard. Le véhicule est entièrement repeint au pinceau. Une soixantaine d’heures de travail. Martial Huguet contacte également des couturières du village pour lui fournir des tentures pour reproduire à l’identique les corbillards hippomobiles de l’époque.

Enfin, depuis avril 2021, les pompes funèbres de la liberté proposent des obsèques en calèche et renouent ainsi avec une vieille tradition : "je vais chercher le corps et les gens marchent derrière la calèche", détaille Martial Huguet. Un rituel qu’on imagine beau et solennel.

Cependant, le passionné dit avoir essuyé quelques moqueries : "La première fois, tout le monde prenait des photos et les gens rigolaient !"

Un hommage à son père

"Je ne fais pas ça pour l’argent. J’aime bien faire ce que les gens ne font pas", affirme Martial Huguet. Les enterrements à cheval lui rapportent 250 euros par cérémonie, qu'il consacre aux soins de sa jument. "Je l’ai fait un peu pour ma jument, elle me rend service et je veux tout lui faire faire". Mais avant tout, à travers sa passion, le retraité veut rendre hommage à son père : "il est mort à 86 ans et il a lui-même toujours été passionné de chevaux", confie-t-il. Après son corbillard, Martial Huguet a déjà un nouveau projet en tête : "Une calèche à deux étages ! (rires)"

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