"Certaines espèces n'étaient pas suffisamment matures pour être chassées", la saison de la chasse ouvre en mode dégradé

Il faudra cependant attendre le 29 septembre pour chasser le lièvre, le faisan et la perdrix dans la Somme. La même décision a été prise dans l'Oise pour le cas de la perdrix. En effet, les comptages sont mauvais dans la Somme comme au niveau national. Les populations sont en baisse malgré les réintroductions d'animaux dans la nature chaque année.

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"On est content de revenir, d'attaquer la saison", lance Hubert Tondelier, chasseur à Bussus-Bussuel (Somme), même s'il se dit "déçu parce qu'il y avait de belles volées de pigeons" il y a une dizaine de jours qu'un coup de vent nord-est a fait fuir.

Cette année, la chasse en plaine a été retardée pour les espèces de petits gibiers comme la perdrix ou encore le faisan. "On n'a pas la même envie de chasser que lors d'une ouverture normale. Le pigeon, ça me convient, mais je suppose qu'il y a des collègues qui sont un peu déçus".

"Le but, ce n'est plus le tableau"

Qu'est-ce qui explique ce retard ? "Les raisons de l'ouverture différée, c'est que tout simplement, des espèces telles que le lièvre, la perdrix et le faisan commun qui n'étaient pas suffisamment matures pour être chassées aujourd'hui". D'où l'ouverture différée pour ces espèces au 29 septembre.

Le printemps n'a pas été très favorable pour les couvées. "En chassant 15 jours plus tard, ça leur permettra d'être plus performants, même les lièvres. Ils sont petits à l'ouverture donc on préfère reculer un petit peu et essayer de les sauvegarder", explique Hubert Tondelier.

Ce n'est toutefois pas la première fois qu'il se retrouve dans une telle situation. Au début des années 1982, la perdrix n'a pas été chassée. Quelques années plus tard, l'ouverture a également été décalée. Il observe d'ailleurs que la mentalité des chasseurs a évolué : "on sait très bien que maintenant, on n'est pas là pour faire du carton, on est là pour s'amuser, passer un bon moment. Le but, ce n'est plus le tableau".

"L'immense majorité des chasseurs était d'accord"

Hubert Tondelier rapporte qu'au cours de l'Assemblée générale, "l'immense majorité" des chasseurs était d'accord pour décaler la date pour la chasse de ces espèces. "La proposition ne vient pas de la fédération, ce sont les chasseurs eux-mêmes qui l'ont demandé. Ils le prennent forcément bien. Après, trouver des solutions à ces pénuries, ce n'est pas évident".

Les chasseurs essaient la réimplantation de certaines espèces dans les meilleures conditions possibles mais ils s'aperçoivent "que c'est très difficile à réaliser. Ça va mieux pour le faisan que pour la perdrix. Mais franchement, ces espèces-là ne sont pas en bonne santé du tout".

À ses yeux, renoncer à les chasser, c'est renoncer à s'en occuper, "donc à leur donner du grain l'hiver, qui est essentiel pour leur survie". Il rajoute que les "prélèvements sur la perdrix sont dérisoires" et que pour beaucoup de sociétés de chasse, "c'est prélèvement zéro". Quelques-unes d'entre elles comptent les autoriser dans deux semaines, "mais ce sera une perdrix par saison".

"La perdrix, c'est le sujet du moment, c'est catastrophique"

Ghislain est un chasseur de longue date qui a appris à manier le fusil avec son père et son grand-père avant de transmettre sa passion à ses enfants. Il constate une évolution de l'état de la chasse : "le lièvre, ça dépend des années avec les maladies, mais je pense que cette année est une bonne année. Le lapin avait pratiquement disparu chez nous et on en revoit, ça remonte un peu petit", observe-t-il.

Mais la perdrix, le "sujet du moment, c'est catastrophique". En effet, il leur manque les insectes indispensables à l'alimentation des bébés. Pour le faisan, "ça dépendra du temps. Cette année, on a eu une année froide et pluvieuse au printemps, donc la petite couvée des faisans qui sont à peine maillés, c'est-à-dire avec les plumes colorées", a été retardée. "On aura quand même de beaux faisans, beaucoup plus matures, au niveau de la chasse dans 15 jours", prédit Ghislain. 

Quant au gros gibier, comme le chevreuil, le sanglier ou le pigeon, "ils se portent merveilleusement bien". Le pigeon a d'ailleurs un "merveilleux taux de reproduction qui anime un petit peu la chasse en début de saison" mais aussi au cours de la saison avec les migrations : "on a quelques belles chasses", résume le chasseur.

Et au-delà de la chasse, il y a tout un esprit qui accompagne cette activité. "Il n'a pas que le fait de prélever les animaux. Il y a aussi le côté convivialité, le repas partagé, ça aussi c'est intéressant", conclut-il. 

Avec Claire-Marine Selles / FTV

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