Comment le corps des femmes fonctionne lors d’un accouchement ? Connaître les cinq étapes de l'accouchement est essentiel pour avoir confiance en soi, sécréter les bonnes hormones et ainsi aborder le travail plus sereinement.
Savoir ce qui se passe dans notre corps permet d’avoir confiance en soi. Et c’est important pour sécréter de l’ocytocine, l’hormone du plaisir et du bonheur, nécessaire au déclenchement du travail. Hélène Leroy, sage-femme amiénoise, explique : "La connaissance joue un rôle. Les femmes sont plus confiantes, ont moins peur. Il faut savoir que la peur va inhiber l'hormone de la catécholamine qui inhibe l'ocytocine et donc les contractions. De plus, on aura moins de sécrétion de l'endorphine, un analgésique. Du coup, le ressenti de la douleur sera plus élevé."
Hélène Leroy, Isabelle Laoût et Karine Laseva, alias Quantikmama sur les réseaux sociaux, toutes trois sages-femmes spécialistes de l'accouchement sans médicalisation, insistent sur l'importance de la préparation basée sur la connaissance des étapes clés de l'accouchement. Karine Laseva propose même une préparation en ligne avec une vidéo explicative par étape. Grâce à elles, voici les cinq étapes importantes à connaître.
Les cinq étapes clés de l'accouchement
De 1 à 5 cm de dilatation : les contractions sont de faible à moyenne intensité, espacées de plusieurs minutes. Il faut savoir que les premiers centimètres sont les plus lents. Il est préconisé de se détendre au maximum dans un environnement intime. Un bain chaud peut être une option.
De 5 à 10 cm de dilatation : les contractions sont très rapprochées et pour les supporter l’idée est de bien respirer, de bouger et de tester plusieurs positions.
La phase de désespérance : dilatation complète à 10. C’est très intense et cela ne dure pas très longtemps, de quelques minutes à une dizaine de minutes.
La phase de quiétude : pendant quelques minutes à environ une demi-heure, les contractions semblent se calmer. Un moment qui permet de reprendre ses forces pour la dernière étape.
La poussée finale : vous allez découvrir que votre corps pousse tout seul. Un mécanisme normal comme si vous aviez envie d'aller aux toilettes. Hélène Leroy se veut rassurante : "Il faut savoir que durant cette étape, les contractions sont beaucoup plus supportables que durant les phases d'ouverture du col." Aussi, quand la tête de votre bébé sort, vous pouvez ressentir une brûlure autour de la vulve. On appelle ce phénomène, le cercle de feu. Le savoir vous évitera une grosse frayeur.
Accoucher en connaissant toutes les étapes
Morgane Degardin, maman depuis quelques semaines de James, a été préparée avec son conjoint Jérémie par la sage-femme amiénoise Isabelle Laoût : "Elle nous avait tout expliqué sur les phases comme la phase de désespérance où c'est très intense. Mon conjoint m'a épaulé et n'a pas paniqué. On savait que cela signifiait que bébé allait arriver dans peu de temps. Et ce fut le cas, dans les minutes qui ont suivi, bébé était là. Cela a été très rapide."
Un constat que fait aussi Hélène Leroy : "La phase de désespérance, même quand on est préparée en termes de connaissance et de techniques de relaxation comme l'hypnose, c'est très intense. Beaucoup de professionnels, par facilité, vont proposer la péridurale à ce moment-là alors que c'est vraiment le moment où la sage-femme doit soutenir la patiente en lui disant que cela va aller vite."
Accoucher avec sa sage-femme libérale en maternité
Morgane Degardin a pu bénéficier d'un nouveau protocole au CHU d'Amiens qui permet aux patientes qui ont un projet d'accoucher sans médicalisation d'être accompagnées par leur sage-femme libérale le jour J au sein même de la maternité. C'est peu courant. Dans les Hauts-de-France, le CHU d'Amiens est seulement le deuxième hôpital avec celui de Lens à mettre en place ce dispositif qui permet d'avoir une sage-femme rien que pour soi dans une salle nature durant toute la durée de son accouchement. Isabelle Laoût sage-femme libérale à Amiens est très heureuse de faire partie de ce dispositif : " C'est vraiment agréable de pouvoir accompagner un couple comme il le souhaite tout en étant dans un lieu où s'il y a besoin, on peut faire appel à un médecin obstétricien, un asnesthésiste, un pédiatre."
C'est le principe d'une sage-femme pour une femme revendiqué comme nécessaire pour que l'accompagnement soit de qualité dans les maternités françaises par le mouvement mené par la célèbre sage-femme chroniqueuse Anna Roy, figure de proue de ce combat. Madame Lobelle, coordonnateur en maïeutique au CHU Amiens-Picardie est heureuse d'avoir fait aboutir ce protocole : "Il faut changer nos pratiques. J’ai des filles, je veux qu’elles puissent s’approprier le moment de la naissance de leurs enfants ! Ce protocole est très important pour moi, car je permets aux femmes d'avoir le choix. Je leur offre ce que j’aurais voulu avoir."
Pour en savoir plus, retrouvez le replay de l'émission Hauts féminin consacrée aux étapes de l'accouchement ci-dessus, et tous les autres épisodes sur france.tv.