Par une décision du 6 février 2019, le Conseil d'Etat a ordonné la suspension immédiate de l'arrêté autorisant la prolongation de la chasse aux oies en février alors que la date officielle de fin est fixée au 31 janvier.
Revirement de situation pour les chasseurs autorisés à chasser l'oie jusqu'au 10 février. Le Conseil d'Etat a décidé de suspendre l'arrêté de prolongation de la chasse.
Cet arrêté gouvernemental prévoyait en effet un quota pour tuer 4 000 oies en février dans l'Hexagone (sauf l'Alsace), alors que la date officielle de fin de chasse de ces espèces est fixée au 31 janvier conformément à une directive européenne de protection des oiseaux migrateurs.
Saisi en urgence par la Ligue de protection des oiseaux, FNE, Humanité et biodiversité, et One Voice, le Conseil d'Etat a ordonné la suspension immédiate de l'arrêté "au regard notamment de l'équilibre des écosystèmes, que présenterait la prolifération des espèces d'oies, en particulier au Nord de l'Europe."
"Cependant il n'établit pas (...) qu'il n'existerait aucune autre solution satisfaisante, qui pourrait notamment être mise en oeuvre dans les Etats européens les plus concernés par les risques allégués, ni que les prélèvements par tir autorisés constitueraient une exploitation judicieuse de certains oiseaux en petites quantités lui permettant de déroger au principe de protection complète des espèces migratrices", ajoute-t-il, au terme d'une audience en urgence tenue mardi.
Une décision choquante pour la FNC
Pour la Fédération nationale des chasseurs, "le Conseil d'Etat vient de prendre une décision choquante en refusant de reconnaître le bien-fondé de la régulation des oies". Dans un communiqué, l'instance a dénoncé mercredi "une jurisprudence dépassée" "refusant la nouvelle gestion adaptative des espèces".
La Fédération avait fait valoir cet été un engagement du président Emmanuel Macron en faveur de cette dérogation de février, dans le cadre d'une réforme plus large de la chasse.
12e condamnation de l'Etat
"Victoire!", a au contraire réagi l'association One Voice, pour qui "le surnombre d'oies avancé n'est qu'un prétexte fallacieux pour permettre aux chasseurs de s'adonner à leur loisir".
La "LPO se voit obligée de rappeler année après année aux gouvernements successifs qu'on ne doit pas chasser les oiseaux migrateurs de retour sur leurs lieux de nidification", ajoute la Ligue de protection des oiseaux, qui recense là la 12e condamnation de l'Etat sur ce sujet.