Derniers jours de tranquillité pour les Français avant la mise en place le 1er août, du pass sanitaire étendu. Une perspective qui n'enchante pas les professionnels de la restauration qui regrettent l'empilement de mesures et l'absence de communication.
"On est un peu perdu, il y a des mesures toutes les semaines. Soit pour le masque, les mesures pour les tables, maintenant le pass sanitaire… Ça fait beaucoup". À quelques jours de l'instauration d'un pass sanitaire renforcé, Benjamin Crimet le chef du restaurant L’embarcadère à Saint-Valery-sur-Somme est soucieux. La raison ? Le pass sanitaire étendu, attendu pour le 1er août. Celui-ci concernera les cafés-restaurants, les centres commerciaux de plus de 20 milles mètres carré, les hôpitaux, Ephad, et les trains.
Comme Benjamin Crimet, les bars-restaurants sont inquiets. Sur fond de pénurie de main-d’œuvre, la plus grande crainte est la suivante : qu'un pass sanitaire aussi contraignant fasse fuir la clientèle. "On a ouvert cet établissement en juin l’année dernière, en octobre, on l’a fermé pour huit mois. Le pass sanitaire va forcément restreindre les déplacements des clients", s’inquiète Roger Etard du bar-glacier Le nanouchka.
"Rien que le numéro de téléphone, on se fait agresser"
Au Grand-Laviers, à quelques kilomètres de Saint-Valery-sur-Somme, un couple de restaurateurs n'a pas envie de se transformer en vigiles dans son propre établissement. Ici, c'est la réaction des clients que l'on redoute."Rien que là, on leur demande simplement leur numéro de téléphone et on se fait agresser, car on demande des infos personnelles. Donc, là, avec un pass sanitaire où on a accès à des données, je ne sais pas ce que ça va donner dans l’attitude des clients", explique Barbara Debris du restaurant Au coin de la baie.
Côté clients, il y a ceux qui sont en règle et envisagent l'avenir sereinement : "Je suis vacciné, j’ai mes deux doses donc à partir de là, moi, je ne suis pas impacté, j’ai fait le nécessaire pour ne pas être bloqué", raconte un client. Pour ceux qui n'auront pas achevé leur parcours vaccinal à temps, la situation est plus problématique : "ma première dose c’est lundi, je vais me retrouver obligée de rester à la maison jusqu’à fin août, puisque ma deuxième dose sera le 17 août. Donc je ne suis pas ravie", regrette une cliente.
Jusqu’à la semaine prochaine, tous peuvent encore profiter pleinement de leurs restaurants préférés sans restriction aucune.
