Depuis le début de ce mois d'août, un jeune homme de la Somme a créé une boutique ambulante de vente de fleurs : le flower truck. Chaque week-end, il vend ses créations à travers la Somme, dans les villages dépourvus de ce commerce.
Hortensias, tournesols ou roses... Dinkan Belguise, 23 ans, sillonne la Somme, avec son véhicule aux airs de camion de chantier. Le jeune homme déplace sa cargaison florale là où les fleuristes ne sont plus.
L’idée est venue à la suite d’une réflexion de sa mère lui disant d’ouvrir une épicerie ambulante, métier dans lequel il évolue encore à temps plein. "Vu que j’aime bien les fleurs, je me suis lancé comme fleuriste ambulant. Et je trouvais que le concept était pas mal, car il n’y en a pas énormément par chez nous. Ce qui m’a poussé à faire ça, c’est d’être dans l’indépendance. De me dire que je travaille pour moi."
Travailler pour soi et aussi surtout donner aux autres. "Je pense aux personnes âgées, aux personnes à mobilité réduite. Elles ne peuvent pas se déplacer. Là, au moins, elles ont le fleuriste qui vient près de chez eux."
7000€ ont été investis pour le camion
Le jeune homme a donc entamé un CAP fleuriste pour assouvir sa passion et lancer son commerce, début août, deux mois avant de recevoir son diplôme.
Ouvrir une boutique n’était pas une option pour Dinkan qui trouve "l’achat du fond de commerce excessif". Il a investi 7000€ dans son camion avec son compte personnel. "Moi, mes amis et ma famille, on l’a refait un petit peu à notre sauce. Je pense qu’on a moins de charge que dans un magasin. Elles sont différentes, on a le gazole." Un investissement qui l'oblige à conserver son emploi à temps plein dans une épicerie.
Qu’est-ce qui passionne Dinkan dans les fleurs ? "Quand on en offre, ça donne le sourire. Et voir le sourire sur la tête des gens, je trouve ça génial. Apporter du bonheur aux gens, de la joie. Et la fleur en elle-même, je trouve ça beau. C'est ce que la nature nous offre."
Une offre qui fait le bonheur des villages
L’initiative a rapidement trouvé écho auprès du maire de Candas, Dominique Hersin, village de 1150 habitants. Le concept entre parfaitement dans le cadre de la reconstruction du tissu commercial. "Lorsque le jeune a demandé pour venir à Candas, j’ai dit oui immédiatement […] C’est formidable de voir des jeunes qui arrivent à se lancer dans du commerce ambulant. C’est notre devoir de les aider."
Pour les clients, la présence du commerce est nécessaire. Le fleuriste le plus proche est à plusieurs kilomètres. Une habitante de Candas, venue acheter des roses, apprécie l'initiative. "C’est important pour les gens qui ne peuvent pas se déplacer d’avoir quelques fleurs sur place, comme ça."
Le fleuriste itinérant se déplace presque tous les week-ends dans une dizaine de villages autour de Vignacourt. Dinkan espère ainsi développer son affaire et pourquoi pas, dans un futur, élargir son affaire dans d'autres contrées ne possédant pas de fleuristes.
Avec Gabin Cransac / FTV