Opération "boutiques à l’essai" : de nouveaux locaux disponibles à Compiègne et Roubaix pour lancer son commerce à moindres frais

Dix ans après l'ouverture de la première "boutique à l'essai" à Noyon dans l'Oise, le concept a séduit près de 130 villes et intercommunalités partout en France. Les candidats profitent d'avantages pendant un an. Les villes de Compiègne et de Roubaix viennent de lancer des appels à projets pour investir des locaux inoccupés avant la fin de l'année.

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"C'était une période de stress, je ne croyais pas que j'allais être choisie !" Près de trois ans après sa sélection, Julie Breton n'en revient toujours pas. Parmi une dizaine de candidats, son projet de boutique de prêt-à-porter, déposé seulement trois jours avant la date limite, avait séduit le jury.

Face à elle, notamment, des représentants de la Fédération nationale des boutiques à l'essai, du réseau Initiative Oise Est et une comptable, ancienne locataire du local, convaincus par la jeune femme qui exerçait de chez elle depuis quelques mois via un site internet : "Ils m'ont dit que comme j'avais déjà un stock, ça irait vite."

Après seulement une semaine de petits travaux et d'installation de meubles, Julie lançait enfin son activité à Compiègne en pleine période de Noël. "Compliqué", avoue la trentenaire, "il fallait trouver une caisse en express. J'ai dû commencer avec mon petit boîtier Sumup [terminal de paiement léger, ndlr]."

Des risques limités

Passé les premières semaines, l'activité se développe et Julie peut désormais se réjouir d'un premier bilan réussi : "On tombe pile-poil sur le prévisionnel !" Si la jeune patronne ne se verse pas encore de salaire, elle profite de ses allocations chômage encore jusqu'en novembre.

Mais ce qui lui a permis de passer le cap des débuts, ce sont les avantages qu'offre la "boutique à l'essai" : un loyer modéré, pas d'assurance et un tarif préférentiel auprès du comptable pendant une période de six mois, renouvelable une fois. Et si l'aventure n'est pas concluante, le locataire peut s'arrêter sans pénalité.

Le candidat doit être primo-créateur. Bien qu'il n'existe pas de profil type, les nouveaux commerçants, sont souvent des femmes, âgées entre 30 et 40 ans et ont déjà exercé en boutique comme salarié(es).

Un concept né dans l'Oise

Ce concept souffle ses dix bougies cette année. Tout a commencé dans l'Oise par un partenariat entre le réseau Initiative Oise Est et la communauté de communes du Pays noyonnais. Le premier commerce, un magasin de prêt-à-porter (ce secteur représente aujourd'hui une "boutique à l'essai" sur trois), participe encore en 2023 à l'animation commerciale du centre-ville.

Créée dans la foulée, la Fédération nationale des "boutiques à l'essai" compte près de 130 communes et intercommunalités adhérentes. Compiègne, où siège l'association, en fait partie.

Dans quelques mois, la cité de Georges Guynemer verra l'ouverture de sa quatrième boutique. Un appel d'offres vient d'être lancé pour un local de 60 m², rue de Pierrefonds, inoccupé depuis plusieurs années. "Le propriétaire y exerçait comme antiquaire. Le service commercial de la ville lui a conseillé de faire les travaux de remise en état", explique Maxime Bréart, coordinateur de la fédération.

Si tous les porteurs de projet ont leur chance, les communes donnent des priorités à certains commerces en fonction du quartier et des choix d'aménagement : "À Compiègne, le local ne se prête pas à un commerce de bouche, mais est idéal pour du prêt-à-porter ou du petit artisanat", précise Maxime Bréart.

Au fil des années et du retour d'expérience, la Fédération des boutiques à l'essai a mis en place quatre actions pour répondre à des problématiques spécifiques (centre-ville, quartiers, ruralité, restauration) : "Dans une commune rurale, on commence par faire un recensement des besoins des habitants", explique Maxime Bréart, qui assure qu'il faut "éviter la concurrence. Le candidat doit amener quelque chose de différent".

Un loyer minoré de 22 % à Roubaix

À Roubaix, dans le Nord, pas moins de trois cellules commerciales attendent un occupant. "Nous cherchons des projets roubaisiens, zéro déchet, des commerces qu'on n'a pas. J'aimerais des artisans, des antiquaires, parce qu'on est à côté de l'église Saint-Martin", confie Nicolas Mollet. Le manager du centre-ville n'a pas hésité une seconde à passer par le dispositif "boutique à l'essai", "un outil très efficace", selon lui.

Trois quarts des projets sont pérennes

Le propriétaire des locaux, un bailleur social, s'est engagé à rénover les espaces et a accepté de baisser le loyer de 22 %, en échange de quoi Nicolas Mollet lui garantit un locataire fiable et accompagné.

Pour le manager du centre-ville, les trois boutiques permettront de redynamiser le quartier. La ville compte déjà six boutiques à l'essai en activité, dont trois sur l'avenue Lebas et le constat est sans appel : "Ça a généré au moins trois ou quatre ouvertures de commerces dans l'environnement proche".

Selon la Fédération, plus de 185 boutiques à l'essai ont été lancées partout en France, dont 140 sont toujours en activité. Julie Breton, la commerçante de Compiègne, envisage même de quitter son local. Mais pour la bonne cause : "Si l'occasion se présente, je prendrai plus grand. Mes 35 m² ne suffisent plus à accueillir mes clientes !"

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