Hausse du prix de l’énergie oblige, les fabricants de verre ont augmenté leur prix. Les premiers impactés sont les petits producteurs locaux, qui tentent de répercuter légèrement cette hausse. Mais, pour ces artisans, il n’y a pas que le verre qui a augmenté depuis trois ans.
"Il y a trois ans, on était à un euro d'emballage pour un kilo de produit. On est passé à 1,20 euro." Le verre va-t-il devenir un nouveau produit de luxe ? Depuis la crise de la Covid, Philippe Bequet, apiculteur à Toutencourt dans la Somme, a vu le prix de ses bocaux flamber de plus de 20 %.
Car à cette hausse, s’ajoutent aussi celle du métal, du carton, du transport. Philippe doit donc augmenter de quelques centimes ses pots de miel et rogner sur ses marges. Mais jusqu’à quand ?
Des producteurs prévoyants
Pour le moment, l'apiculteur s'en sort. Il augmente légèrement ses prix chaque année. "Mais à force, il va falloir vraiment compter la moins-value qu’on fait tous les ans à cause de cette augmentation", explique-t-il.
Même constat chez Véronique Tromcourt. Pour ses confitures, les prix du sucre et de la pectine se sont envolés, comme celui du verre. Heureusement, elle a anticipé l’achat de pots. "J’ai la chance d’avoir eu un gros stock avant l’augmentation. J’ai refait très peu d’achats depuis, ce qui m’a permis de ne pas trop augmenter mes confitures", témoigne la productrice de confitures.
La productrice a vendu 6 000 pots de confitures en 2022. Chez ses clients, elle constate une vraie prise de conscience. Ils lui ramènent à chaque fois ses pots qu'elle stocke pour les recycler.
Des clients plus économes
Pour Etienne Devantoy, brasseur, installé à Amiens, rapporter les bouteilles vides ne suffira pas pour absorber toutes ces hausses. "La bière, c’est un produit de plaisir. Le problème, c'est qu’en ce moment, vu la crise, les gens sont un peu frileux. Ils préfèrent garder leur argent pour acheter du poulet, du pain, du beurre, etc", affirme-t-il avec aplomb.
Cidre, huile, jus de fruits, champagne, pour les produits locaux, difficile d’échapper à cette hausse du prix du verre. Mais la crise sur les emballages touche aussi de plus en plus d’industriels.