"La maison a été totalement ravagée" : 5 mois après les coulées de boue, ils attendent toujours les indemnisations de leurs assurances

Fin mai 2024, les habitants de Sailly-Laurette, dans la Somme, ont subi d'importantes inondations et coulées de boue. Une quarantaine de maisons ont été touchées, dont certaines complètement ravagées. Cinq mois plus tard, deux sinistrés racontent leur combat pour reprendre le cours de leurs vies.

"C'est un traumatisme à chaque fois qu'il y a un orage", confie Jean-Louis Guérin, habitant de Sailly-Laurette, dans la Somme. Les grondements du ciel lui font craindre de revivre la nuit du 21 mai 2024, lors de laquelle sa maison a été inondée par une inondation. L'eau et la boue sont montées jusqu'à 45 cm en l'espace d'un quart d'heure.

Des travaux conséquents

Obligé de quitter son logement en juin le temps que les murs soient asséchés, il a réintégré sa maison le 25 septembre. "Certains murs avaient un taux d'humidité de 70 % à 90 %. Ils ont installé des machines pour assécher, mais le bruit était tellement fort que ce n'était pas possible d'y vivre", explique-t-il.

Pour limiter les dégâts en cas de nouvelles intempéries, il a fait quelques aménagements. En murant la porte par laquelle l'eau était entrée chez lui, et en installant des batardeaux sur d'autres portes. Des petits travaux qui lui permettent de dormir un peu plus tranquille. Mais il reste encore beaucoup à faire... et beaucoup à payer. Malgré la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, les indemnisations de l'assurance mettent du temps à arriver.

"Financièrement, ça commence à être très dur"

"On est toujours en attente de financements. Une expertise a été faite, avec des devis d'artisans, mais depuis on a une absence totale d'informations. Pour l'instant, on a touché zéro euro, zéro centime", précise-t-il. S'il dit ne pas s'attendre "à une somme mirobolante", il regrette de ne pas avoir eu de réponse à ses trois relances. "On avance à vue, on attend pour déclencher les travaux (...). Il y a un isolement total, je n'ai plus de nouvelles depuis trois mois". D'autant qu'il a déjà engagé des frais, pour remplacer l'électroménager et la chaudière en panne, ou encore vider la cuve à fioul.

En face de chez Jean-Louis, la maison de la famille Penet n'est, elle, toujours pas habitable. "L'eau est montée à 90 cm de hauteur, la maison a été totalement ravagée, explique Olivier, le père. La maison venait d'être rénovée."

Lui aussi a muré l'un des accès de sa maison, et aimerait connaître le montant de l'indemnisation de son assurance, censée couvrir une partie des frais des travaux qu'il lui reste à entreprendre. "Depuis cinq mois, on fait expertise sur expertise, on espère que ça va bien se passer, mais on attend toujours les fonds pour pouvoir avancer dans les travaux. Ils démarrent la semaine prochaine, et les entreprises ont besoin d'acomptes. Financièrement, ça commence à être très dur."

La voirie en travaux également

Au-delà des habitations, les coulées de boue ont également provoqué d'importants dégâts sur la voirie. "Il fallait tout casser et tout refaire, explique Hervé Waquet, premier adjoint au maire de la commune. Les travaux d'assainissement d'eau ont été faits, on en a profité pour refaire les arrivées d'eau potable."

Reste désormais à remblayer pour reconstruire les routes détruites dans une configuration qui permettra de limiter les dégâts lors des prochaines intempéries. "Ça a été pensé pour essayer de canaliser au mieux l'eau, voire la ralentir en amont. On sait qu'elle continuera à passer, mais on essaie de la freiner pour que l'écoulement soit un peu plus naturel", indique l'élu. Les travaux de la voirie devraient être terminés d'ici à la fin du mois de novembre.

Avec Gaëlle Fauquembergue / FTV