Le festival des bières artisanales "Amiens met la pression" était de retour au cloître Dewailly à Amiens ce week-end. Une 7ème édition qui a rassemblé 18 brasseurs venus de toute la France et attiré plus de 4 500 visiteurs. Un évènement convivial, presque sans pression, pour mettre en valeur les acteurs de la scène brassicole.
"Je vous l'avais dit, elle vaut le détour ma petite blonde, je vous ressers?" Les galopins (verre de 12,5cl) se remplissent à la chaîne sous les arches du cloître Dewailly, à Amiens. Au total, 18 brasseurs ont fait de déplacement depuis les quatre coins de l'Hexagone pour présenter le fruit de leur travail aux amateurs picards.
"On vient tous les ans, on ne louperait ça pour rien au monde", s'exclame un couple de retraités originaire de Saint-Quentin, dans l'Aisne. Juste à côté d'eux, des étudiants amiénois viennent pour la première fois : "on découvre des bières que l'on ne connaissait pas avant, on discute avec des brasseurs mais aussi nos voisins de table, c'est très convivial."
"Ce qui se fait de mieux dans la bière artisanale"
Organisé pour la 7ème fois, "Amiens met la pression" est devenu un rendez-vous incontournable pour les brasseurs. "On pourrait avoir beaucoup plus d'exposants mais on veut rester un festival convivial" explique Nicolas Prudhomme, co-organisateur avec Pauline Corme, de l'évènement.
Anciennement à la tête de la boutique La Cave du Houblon à Amiens et désormais gérants du brewpub (autrement dit un bar-micro-brasserie-restaurant) La Filature dans l'ancienne usine Cosserat, ces deux-là en connaissent un rayon en mousse. "Grâce à notre réseau on sélectionne ce qui se fait de mieux dans la bière en ce moment, souligne Nicolas Prudhomme, mais on ne le met pas en avant, l'idée c'est que les clients viennent ici en toute simplicité."
Une vitrine pour les brasseurs
La simplicité, c'est justement ce qui a attiré Dimitri Opotchinski, brasseur dans l'Yonne, non loin de Chablis, "sur la terre du vin français". Un pari osé, que le bourguignon apprécie partager avec les visiteurs du festival. "C'est ultra-convivial. Ils me posent des questions, s'intéressent à l'origine du produit, explique-t-il, ce n'est pas le cas partout. Ici, je ressens beaucoup de bienveillance."
Pour sa première participation, Dimitri Opotchinski espère faire mouche : au-delà de faire découvrir ses nombreuses variétés de bière, il est à la recherche d'un distributeur dans la région. "On commence à être connu nationalement mais je n'ai pas de point de vente dans le nord de la France." Avis aux professionnels !
18 brasseurs venus de toute la France
Des Montpelliérains aux Basques, en passant par les Bretons et les Nordistes, il y en a pour tous les goûts. Pour Sara, de la brasserie Merlin, située à Penmarc'h dans le Finistère, "c'est l'occasion de se rencontrer, d'échanger entre brasseurs." Le tout en petit comité : "nous ne sommes pas noyés ici, ajoute Cyril de la brasserie Merlin, dans certains salons nos sommes près de 80 brasseurs, on est invisibles."
Pour garantir un évènement sans pression (sauf dans les verres) les organisateurs font tourner les brasseurs d'une année sur l'autre. À chaque édition, 50% des exposants sont renouvelés.
Et les Nordistes alors ? Trois brasseries des Hauts-de-France ont fait le déplacement depuis le Nord (Cambier), l'Aisne (Les 3 Loups) et la Somme (Bear's Tavern). Et si ces dernières se sont déjà fait un nom sur le territoire, le festival représente "une chance supplémentaire de se faire connaître du public amiénois" pour Antoine Romsin, responsable qualité au sein de la brasserie Les 3 Loups à Trélou-sur-Marne (Aisne). "Nous aimerions nous implanter davantage à Amiens."
Dans la capitale samarienne, Arnaud Daumerie est déjà bien connu. À bord d'une péniche amarrée sur les bords de Somme, il brasse une bière qu'il distribue dans la ville mais profite de l'évènement pour sonder les consommateurs en direct. "On a rarement l'occasion d'avoir le retour des clients en face à face, raconte le brasseur, cela nous permet de tester de nouvelles bières."
Sans vouloir se faire mousser, Pauline Corme et Nicolas Prudhomme sélectionnent "le meilleur de la bière artisanale". Une recette qui marche : cette année plus de 4 500 personnes ont fait le déplacement. De quoi leur mettre la pression pour 2024 ? À peine. "Nous ferons encore mieux l'année prochaine !"