Ce vendredi 26 juillet, pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, les verres seront remplis d'un breuvage venu du Centre-Val de Loire. La brasserie Octopus, à Chaingy dans le Loiret, va fournir 600 fûts. Une vitrine inespérée pour sa gérante. À consommer avec modération.
"C'est quelque chose qu'on ne pensait jamais pouvoir faire un jour dans notre vie de brasseur". Emilie Poisson a encore du mal à réaliser. Un coup de fil inattendu, il y a trois semaines, a fait basculer la brasserie familiale du Loiret, habituée des festivals d'été, à la plus grande manifestation sportive et festive qui soit : la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, ce vendredi.
Il faut imaginer l'événement : plus de 300 000 spectateurs massés sur les bords de Seine, à Paris, entre le pont d'Austerlitz et le Pont d'Iéna, sur un parcours de 6 km. Sur l'eau, plus de 6000 athlètes, et sur les berges, 3000 danseurs et comédiens.
Dans les verres de ces privilégiés, que la gérante espère également assoiffés : de la bière produite dans sa brasserie, la brasserie Octopus, à Chaingy (Loiret). Et naturellement, à consommer avec modération.
Une commande hors-norme : 10 000 litres de bière et 4000 de soda. Soit l'équivalent d'un mois de production à écouler en 4 heures, le temps de la cérémonie.
C'est absolument énorme pour nous. On avait des stocks, mais il a fallu accélérer la production. Ça représente environ 600 fûts.
Xavier Lorigny, brasseur
L'homme à la barbe poursuit :"On a l'habitude de faire des gros festivals, mais les quantités sont étalées sur plusieurs jours. Là, le timing est très court".
Et c'est un peu du savoir-faire régional qui va s'exporter vers la capitale : créée il y a 11 ans, Octopus travaille exclusivement avec des fournisseurs locaux pour son du malt (Loir-et-Cher, Loiret), et français, pour son houblon.
Un camion fouillé et passé au déminage
La bière arrivera déjà fraîche, dans un camion-frigo. C'est Bière Truck, en Touraine, qui a contacté le couple pour participer à cette aventure. La société sera chargée d'acheminer et de vendre la bière.
Mais attention : on ne fait pas rentrer des centaines de fûts en plastique dans le périmètre ultra-sécurisé de la cérémonie sans montrer patte (ou plutôt mousse) blanche : "Rien que pour obtenir toutes les autorisations, ça nous a pris deux semaines, souffle Xavier. Chaque fût a un code-barre, pour sa traçabilité. Le camion va aussi être fouillé et passé au déminage. Et on livre la veille, pour être sûr que la bière soit dans les verres en temps et en heure".
Un effort à la hauteur de l'opportunité, unique, pour la brasserie : "Les JO, c'est une vitrine inespérée pour nous", se réjouit de son côté la patronne.