Cette bâtisse seigneuriale du XVIIe siècle a subi de nombreuses modifications au fil de son histoire. Son actuel propriétaire espère aujourd’hui, avec l’aide du Loto patrimoine, réuniformiser ses extérieurs dans l’optique d’une ouverture du site au public.
A première vue, ce qui séduit dans le château de Francières, c’est la simplicité apparente de cet édifice aux longues façades de craie supplantées de toitures d’ardoise. "Un grand rectangle, de 75m de long pour 5m50 de large", résume l’actuel propriétaire, auxquels viennent s’ajouter un pigeonnier d’époque et deux pavillons dits "des cochers". Ce domaine figure aujourd’hui parmi les cinq projets des Hauts-de-France soutenus par la mission Bern dans le cadre du Loto du patrimoine, dont un tirage a lieu ce samedi 11 septembre.
Bernard Rouyer a acquis en 2012 cette maison seigneuriale, construite vers 1620 par Charles Paschal. "C'était un personnage assez illustre, expose-t-il, protégé de la Reine Margot. Un Italien protestant, converti au catholicisme qui fut conseiller du roi Henri III et ensuite ambassadeur. Il a construit cette maison à la toute fin de sa vie." Propriété ensuite léguée à son fils adoptif, elle a connu au fil de son histoire de nombreux rachats qui ont contribué à altérer son bâti initial.
Façades et jardin
Ses occupants actuels, originaires de Versailles, ont déjà effectué des chantiers d’assainissement et de réfection des toitures, des cheminées ou encore du mur d’enceinte. Ils entendent à présent permettre à la façade de "retrouver son vrai lustre". "Il y a eu beaucoup de travaux faits au fil des ans, ce qui fait qu'il y a beaucoup de fenêtres différentes, détaille Bernard Rouyer. Certaines sont plus hautes que d'autres, donc il faut réaligner et réuniformiser tout ça. Sur les façades, comme ils n'avaient pas toujours suffisamment d'argent, au lieu de remettre une pierre, ils bouchaient ça avec un enduit béton par exemple."
Une restauration en règle qu’ils chiffrent à environ 850.000 euros, et pour lesquels ils recevront une dotation dont le montant dépendra des recettes du Loto – mais qu’ils estiment entre 10 et 30% du coût. Cette étape doit aussi venir compléter un autre projet d’ampleur, mené en parallèle: l’aménagement du parc. "On a commencé par faire un verger avec un jardin à la française, d'un hectare, où on a planté des arbres fruitiers, détaille le propriétaire, paysagiste de profession. L'idée est de continuer le parc par étape, dans les cinq prochaines années." Afin de permettre au public d’accéder alors au site et découvrir ce patrimoine encore méconnu de la Picardie.