Fin septembre, Akli Tadjer, auteur du porteur de cartable, rendait public sur sa page Facebook le comportement raciste d'élèves du lycée Mendès-France de Péronne qu'il devait rencontrer pour parler de son livre. L'échange est finalement maintenu.
La rencontre devait avoir lieu dans une librairie de Chaulnes dans la Somme. Mais face à la déferlante médiatique autour de cette histoire, le Rectorat a préféré rapatrier tout le monde dans le lycée Pierre Mendès-France de Péronne dans la Somme.
La rencontre des lycéens avec l'écrivain franco-algérien Akli Tadjer a été maintenue, à l'initiative notamment de l'auteur. Elle aura lieu à 15h30 ce vendredi 16 novembre. Certains élèves ont d'ores et déjà averti qu'ils ne particperaient pas à cet échange.
C'est de cet établissement que viennent les adolescents qui ont créaient la polémique fin septembre.
A l'époque, Akli Tadjer, auteur du livre Le porteur de cartable, rend public sur sa page Facebook le mail d'une professeur de français qui étudie son ouvrage avec ses élèves. Elle y expose le comportement et les réflexions racistes de lycéens à propos de son livre : l'ouvrage traite des conséquences de la guerre d'Algérie. Dans le cadre de ce qu'on appelle un parcours de lecture, elle a choisi Le Porteur de cartable. L'enseignante a même organisé une rencontre avec l'auteur : ses élèves devaient échanger avec lui sur son livre dans une librairie de Chaulnes.
Mais les réactions des adolescents sont pour le moins inattendues : des propos que l'on peut aisément qualifiés de racistes, un comportement de la part de certains qui ne l'est pas moins et une ignorance de l'histoire de France la plus élémentaire.
"Il y a eu une levée de bouclier de certains élèves car l'auteur n'est pas Français", "l'histoire ne concerne pas la France", "un élève a refusé de lire pour ne pas prononcer le mot Messaoud"...
L'enseignante s'interroge dès lors sur l'opportunité de la prochaine entrevue de ses élèves avec Akli Tadjer. S'interroge et s'émeut : "j'espère que ça ne rebute pas de les rencontrer", conclut-elle.
Une publication qui a suscité dans un premier temps des centaines de commentaires indignés dont celui de l'écrivain David Foenkinos, qui a reçu le Prix Renaudot et le Goncourt des lycéens en 2014 :
Les médias nationaux puis les politiques se sont emparés de l'affaire : un député des Landes avait même demandé que Le porteur de cartable soit inscrit au programme du bac français de cette année.
"C'est salutaire, pas pour moi, j'ai déjà le cuir de ce côté là mais là franchement, je n'ai jamais vu ça de ma vie, expliquait alors Akli Tadjer contacté par téléphone. Et apparemment ce n'est qu'un résumé de ce qu'on lui a dit. C'est complètement consternant. Ca me donne encore plus envie de les rencontrer. Dans leur ville, il y a un mémorial dédié aux soldats de la guerre 14/18 et ils ne savent même pas que des soldats venus du Maghreb et d'ailleurs sont morts pendant cette guerre. Rien que pour ça, c'est une leçon à leur donner."
Akli Tadjer a décidé de maintenir cette rencontre. Décision qu'il a expliqué sur sa page Facebook :
Apprenant que la rencontre à la librairie de Chaulnes était annulée pour avoir lieu au lycée Mendès-France, l'écrivain a tenu à venir quand même échanger avec ses lecteurs de la Somme :