Lassé de ne pas voir aboutir son souhait de faire passer la vitesse dans sa commune de 50 à 30 km/h, le maire de Domart-sur-la-Luce dans la Somme a installé ses propres panneaux de limitation de vitesse. Le village est en effet traversé par la route départementale qui relie Roye à Amiens.
Depuis 3 ans, Frédéric Binet, maire (SE) de Domart-sur-la-Luce dans la Somme, demande au Conseil départemental et à la préfecture que la vitesse dans sa commune soit limitée à 30 km/h au lieu de 50.
Mais devant l'absence de réponse positive, il a pris la décision radicale de changer les panneaux de limitation de vitesse : en septembre, le conseil municipal a voté un arrêté enterinant ce changement. Un arrêté que le maire a le droit de prendre en vertu de ses pouvoirs de police et "motivé par les risques de troubles à l'ordre public", précise l'édile.
18.000 véhicules chaque jour
Le village de 440 habitants est en effet traversée sur 700 mètres par la route départementale à 2x2 voies qui relie Roye à Amiens. La vitesse est soit de 90 km/h soit de 110 km/h à l'entrée et à la sortie de Domart-sur-la-Luce. Autant dire que les véhicules circulent rarement à 50 km/h.
Sanc compter leur nombre : 18.000 voitures, camions et autres camionnettes passent chaque jour dans la commune, selon l'élu. Ce qui entraîne une dégradation de la chaussée, des vibrations qui fissurent les murs des maisons riveraines, du bruit, de la pollution et un sentiment d'insécurité de la part des habitants. Les habitants ont même lancé une pétition.
"Ce n'est pas faute d'avoir prévenu le Conseil départemental et la Préfecture, se défend Frédéric Binet. Nous avons envoyé des courriels. Des directions techniques sont venues voir pour finalement dire qu'il n'y a rien. C'est un déni total de la réalité de la situation".
Annulation possible du Tribunal administratif
Alors depuis le 14 janvier, les panneaux 30 km/h ont remplacé ceux de 50 km/h. Une opération qui a coûté 1.500 euros à la municipalité.
Mais cette décision pourrait bien être annulée par le tribunal administratif : le maire aurait du demander l'autorisation au Conseil départemental dont dépend la route. Il devait également avoir l'aval de la Préfecture puisque cette Départementale est à haute fréquentation.