"On est au bord de l'asphyxie" : fatigué et en colère, un couple de boulangers ne paye plus ses charges

À Doullens, dans la Somme, un couple de boulangers pousse un cri du cœur. Depuis près de 15 ans, ils se sentent étouffés par les charges et ont donc décidé de ne plus payer leurs cotisations à l'Urssaf. Témoignages.

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La calculatrice d'une main, ses factures de l'autre, il a beau refaire les comptes, ça ne passe pas. Cyrille Bourgeois, boulanger à Doullens, est enseveli sous la paperasse et les charges. Après un mois de janvier décevant, le professionnel a craqué et a décidé de bloquer ses prélèvements Ursaff. Selon lui, c'est son dernier recours : "Nos fournisseurs, si on ne les paye pas, ils nous livrent plus. Si on ne paye pas l'électricité, ils vont nous la couper. Indirectement, c'est l'État qui peut prendre la décision de faire quelque chose. C'est vers eux qu'on se tourne, c'est vers eux qu'on crie parce qu'on est au bord de l'asphyxie. On est fatigué, on n'en peut plus."

Cyrille Bourgeois a installé son commerce avec sa femme il y a 15 ans à Doullens. Aujourd'hui, la boulangerie emploie entre 13 et 15 personnes. En ce début d'année, ils n'ont pas encore reçu leur salaire. De quoi inquiéter Maëva Malaizé, apprentie, qui se verrait bien embauchée : "Je vois déjà qu'il y a beaucoup de boulangeries qui ferment. Sur Doullens, ça fait assez longtemps qu'elle est là donc c'est vraiment dommage qu'on puisse en arriver là.

Le couple ne prévoit pas de licenciement

Le couple de patrons ne souhaite pas réduire le personnel, car il tient à ce que tout reste fait maison. Quant aux prix, il n'a pas envie d'y toucher, non plus. "On a déjà augmenté deux fois en peu de temps. On n'a pas envie d'infliger à nos clients une augmentation supplémentaire. Quitte à mettre en danger notre entreprise et à mettre en danger notre vie de famille", s'exclame la voix tremblante Cindy Bourgeois, responsable de la boutique.

On nous pousse clairement au suicide. On fait ça pour que tout le monde se réveille, pas seulement les boulangers, mais que la France entière réagisse.

Cindy Bourgeois, responsable de la boutique

Le sentiment de brader son travail, d'être constamment stressé... Ce couple espère un sursaut. Sans ça, ils ne sont pas sûrs que leur entreprise survivra.

Avec Emilie Boulenger / FTV

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