Les boulangeries, commerces très gourmands en gaz et en électricité, subissent de plein fouet la hausse des prix de l'énergie. À Amiens, Maxime Lefebvre, boulanger entrepreneur, s'inquiète pour l'avenir de son commerce et, plus largement, pour l'ensemble de la profession.
"Pour vous donner un exemple : au laboratoire de production, pour sept jours, on a eu une facture de 3 200 euros. Habituellement, cette consommation est pour un mois. Donc on multiplie à peu près par quatre ! Aujourd’hui, notre modèle économique ne pourra pas supporter ces augmentations."
Pour Maxime Lefebvre, gérant d'un laboratoire et trois boulangeries à Amiens et Longueau, le constat est sans appel : la hausse des prix de l’énergie met en danger son entreprise.
Sur l'ensemble de mon entreprise, ma facture d’électricité pourrait passer de 120 000 à 450 000 euros par an… C’est un modèle qui n’est plus tenable.
Maxime LefebvrePropriétaire d'une chaîne de boulangeries
Machines à pétrir, fours à pains, chambres froides à -38°… Dans son laboratoire, le gérant ne compte plus les appareils énergivores mais indispensables à sa production.
Des inquiétudes pour l’avenir
"Moi j’ai grillé mes cartes pendant le Covid. On s’est surendettés pour faire face à cet arrêt d’activité. Aujourd’hui, je ne serai pas en capacité de reprendre de la dette pour faire face aux hausses de l’énergie."
Maxime Lefebvre se dit anxieux pour les mois à venir. "J’ai peur pour la pérennité de la boîte. Quadrupler un prix d’énergie, je ne sais pas faire, je ne peux pas répercuter […] Je n’ai pas de solutions pour l’année à venir…"
Pour autant, pas question de diminuer l’activité : "Je ne me vois pas mettre 80 personnes au chômage technique !"
Un dispositif d’aide gouvernementale
"Les réponses des pouvoirs publics ne sont pas au niveau des enjeux. Il y a encore des cases, dans lesquelles il faut rentrer", déplore Maxime Lefebvre.
Lundi 21 novembre, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, était en déplacement en Bourgogne. Il a réaffirmé son soutien aux artisans : "Nous ne laisserons tomber aucune entreprise, aucune PME. Certainement pas les boulangeries, avec lesquelles nous avons beaucoup travaillé. Les boulangeries, c’est le pain quotidien, c’est le commerce de proximité. Les boulangers ont besoin de soutien, ils auront notre soutien."
Lors de ce déplacement, le ministre de l'Économie a invité les entreprises ayant des inquiétudes sur le règlement de leurs factures 2022, "à déposer un dossier" sur le site des impôts. "Nous ferons le nécessaire pour apporter les aides à celles qui en ont besoin."