La facture d'électricité de Julien Pedussel, boulanger, a explosée. Elle est passée de 1 800€ avant la crise, à plus de 12 000€ en décembre dernier. L'artisan se voit dans l'impossibilité de payer cette facture.
Des viennoiseries distribuées aux automobilistes pour s’excuser de la gêne occasionnée par sa mobilisation sur un rond-point de Villers-Saint-Paul. Julien Pedussel, artisan-boulanger à Rieux dans l’Oise, manifeste non loin de sa boutique pour alerter sur la menace qui pèse sur sa profession, en pleine crise énergétique.
Au mois de décembre, le boulanger a reçu une facture d’électricité de plus de 12 000€, contre 6 000€ en novembre et 1 800€ avant la crise. Avec un chiffre d’affaires mensuel de 20 000€, la situation est intenable. Le boulanger refuse de payer sa dernière facture : "C’est la mort de mon entreprise. Je n’explique pas ces factures, on ne nous a pas donné d'explication claire et nette et je ne comprends pas que l’on laisse faire ça, c’est impossible. C’est plus de la moitié de mon chiffre d’affaires mensuel. Ce qui veut dire que si je paye cette facture, je ne paye pas mes salariés, mes fournisseurs et le reste de mes charges".
Une situation difficile, partagée par d’autres professionnels, comme Antonio Ramos restaurateur à Clermont dans l’Oise : "On est tous sensibilisés par ces problèmes d’énergie parce que quoi qu’il arrive aujourd’hui ça impacte les boulangers, mais aussi les restaurateurs, les bouchers, les charcutiers, les garagistes, les entreprises du bâtiment, les PME en général et c’est contre tout ça qu’on se mobilise."
"Il y a des mesures qui doivent être prises d’urgence"
Parmi la cinquantaine de soutiens présents, face aux différents médias, de nombreuses écharpes républicaines de tous bords fustigent le manque de réaction du gouvernement.
"Il faut arrêter d’indexer le prix de l’électricité à celui du gaz. Il a été acheté il y a quelques mois au prix fort, aujourd’hui il est acheté au prix faible et on nous explique qu’il faut laisser le temps aux fournisseurs d’écouler le gaz qui a été acheté à prix fort. Donc à un moment donné, on marche sur la tête. Il y a des mesures qui doivent être prises d’urgence pour arrêter aujourd’hui, ce qu’on découvre ce matin, c’est hallucinant", déplore Maxime Minot, député Les Républicains de l’Oise.
Le marathon médiatique de Julien Pédussel se poursuit toute la journée. Le boulanger espère sensibiliser les pouvoirs publics aux difficultés rencontrées par sa profession.