Hôtels fermés, plage désertée : le littoral picard souffre, malgré les vacances de Noël, d’une faible fréquentation.
C’est le lot des stations balnéaires : voir les rues se vider une fois l’hiver venu. Mais le long des côtes picardes, en temps usuel, les vacances de Noël entretiennent une reprise de l’activité touristique. Fort-Mahon attire habituellement les Parisiens notamment. Mais ce samedi 26 décembre, découragés par la pluie, le couvre-feu et la fermeture des restaurants, ils étaient peu nombreux à se rendre sous la pluie en bord de mer.
C’est donc la première fois depuis sa création que l’hôtel-restaurant de Matthieu Gonsseaume ferme ses portes à cette période. Les 56 chambres devraient être quasiment toutes occupées fin décembre. "C’est difficilement rentable, expose le directeur. Il faut deux réceptionnistes, deux femmes de chambre, pouvoir mettre quelqu’un pour les petits-déjeuners, les repas en chambre. Pour une dizaine de chambres de réservées, c’est financièrement pas rentable. Et il y a surtout qu’il faut à nouveau chauffer tout le bâtiment, l’éclairer… Tout ce qui va autour."
"Montrer qu'on est là"
Pour les rares commerçants qui avaient choisi d'ouvrir ce week-end, il était surtout question de ne pas faire de Fort Mahon une ville-fantôme. "On a besoin d’ouvrir même si ça ne nous rapporte pas grand-chose, témoigne Hervé Mouillard, qui délivre des repas à emporter à la porte de son restaurant. On a besoin du contact avec les clients. Montrer qu’on est là, c’est quand même important."
"Il faut quand même être ouvert pour le peu de gens qui vont venir, renchérit Sophie Pasquier, commerçante. Il faut mettre un peu de lumière, mettre de la vie." Même si elle reconnaît : "On est un petit peu là pour rien, mais ce n’est pas grave : on est là ! Il faut être solidaire !" Pour compenser le manque à gagner, l’Etat a mis en place des aides : jusqu’à 10.000 euros ou 20 % du chiffre d’affaires de décembre 2019 pour les entreprises du tourisme.