Airbus, fleuron de l'industrie aéronautique, a enregistré des commandes records en 2023. Conséquence : à Méaulte, dans la Somme, la filiale Airbus Atlantic retrouve le sourire. Après des années post-Covid compliquées, l'entreprise aborde l'avenir sereinement.
C'est un secteur qui a le vent en poupe. L'aéronautique se porte bien avec la reprise du trafic aérien. Après la crise sanitaire du Covid 19, Airbus prend un peu d'air. Le leader mondial vient d'annoncer de bons résultats. En 2023, l'entreprise a enregistré 2 139 commandes brutes dont 2 094 commandes nettes (après annulations et conversions). Elle pulvérise ainsi son ancien record qui datait de 2013 avec 1 509 commandes nettes.
Autre record : celui de la plus grosse commande jamais enregistrée. La compagnie indienne IndiGo a acheté 500 avions.
Toutes ces bonnes nouvelles font forcément les affaires des entreprises du bassin de Méaulte dans la Somme. Car avec des commandes en hausse, l'activité s'en ressent. Chez Airbus Atlantic, ex-Stelia Aerospace, filiale du groupe qui fabrique les pointes d'avions, on se réjouit. "On a fait de très bons chiffres, mieux que les objectifs fixés. En mars 2020, avec la crise du Covid, on s'est posé des questions. On n'a jamais perdu le cap. On savait que ça reviendrait. Toutes les équipes sont mobilisées. En 2024, on va augmenter la cadence", annonce Thierry Masse, le directeur d'Airbus Atlantic à Méaulte.
Comment cela va-t-il se traduire ? "On va investir sur de nouvelles lignes de production. On va les modifier de façon à augmenter la cadence. Il va y avoir de nouvelles automatisations et de nouveaux bâtiments. Par exemple, on rallonge un bâtiment de production du A320", développe le directeur. L'objectif est clair : produire plus. "Si on prend l'A320, l'un des bestsellers, cette année, nous fabriquions 55 avions par mois. Nous avons comme objectif d'aller chercher les 75 par mois en 2026. Le précédent record était de 63, il avait été atteint juste avant le Covid. On se projette donc sur un niveau record. C'est pareil sur l'A350 et sur l'A330", détaille-t-il.
Davantage de recrutements
Actuellement, les équipes - qui fonctionnent par roulement - travaillent 5 jours par semaine et couvrent une amplitude horaire de 5 heures du matin à 22 heures le soir. Pas question de modifier les horaires, mais plus de recruter. Pour faire face à la hausse de travail, l'entreprise va embaucher du personnel : "Nous n'avons pas encore les chiffres exacts, mais c'est la continuité. Déjà en 2023, on a fait une centaine de CDI, 150 recrutements intérimaires et 65 alternants. On va essayer de poursuivre dans cette dynamique." Actuellement, 2 000 personnes travaillent sur le site : 1 600 sont salariés et un peu moins de 400 viennent de l'intérim ou de prestataires.
Plusieurs opérations devraient aussi avoir lieu. "En 2023, on en a mené une quarantaine et on continue", insiste la direction. D'ailleurs, jeudi 25 janvier 2024, un job dating est organisé par Airbus. 4 330 postes sont à pourvoir dans toute la France, dont 200 dans les Hauts-de-France. Des contrats en CDI, CDD et des missions d'intérim de longue durée seront proposés. Un moyen donc de préparer l'avenir.
La direction compte aussi sur la jeunesse avec le lycée Henry Potez à Méaulte. Les futurs professionnels de l'aéronautique y sont formés. Qui sait dans les prochaines années, les étudiants d'aujourd'hui seront peut-être des salariés du groupe.
