PORTRAIT. Adeline Delecroix, sage-femme et parachutiste licenciée à Péronne, 2200 sauts et 750 accouchements au compteur

À 36 ans, Adeline Delecroix a une vie bien remplie. Sage-femme à l'hôpital de Pontoise dans le Val-d'Oise, elle est aussi licenciée au club de parachutisme de Péronne dans la Somme. Une passion qu'elle pratique à haut niveau puisqu'elle est plusieurs fois médaillée avec l'équipe de France.

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Elle l'avoue elle-même, elle a un rythme de vie à 100 à l'heure. Adeline Delecroix, c'est à la fois les pieds sur terre et la tête dans les nuages. À 36 ans, elle cumule son métier de sage-femme à l'hôpital de Pontoise dans le Val-d'Oise et sa passion pour le parachutisme. "Un loisir de haut niveau", comme elle dit, puisque Adeline est membre de l'équipe de France depuis 2012.

Championnats de France, d'Europe et du monde... La parachutiste, originaire d'Amiens, s'est confrontée aux plus grandes professionnelles. Un challenge personnel à chaque fois puisque contrairement à ses coéquipières de l'équipe de France, Adeline n'est pas militaire. "Je suis plus souvent à l'hôpital qu'à l'entraînement", sourit-elle. Et pourtant, elle en a remporté des médailles, comme cet été, où elle termine troisième des championnats du monde en Russie avec l'équipe féminine. Elle est aussi cette année vice-championne de France dans la catégorie précision et atterrissage, mais aussi en combiné précision, atterrissage et voltige. Rien que cela. 

Un double épanouissement

Un palmarès qui force l'admiration, lorsque l'on sait qu'elle réussit parfaitement à concilier son métier et sa passion. "À l'hôpital, je ne vais pas vous cacher que c'est souvent compliqué, mais grâce à un contrat d'insertion professionnelle, je peux cumuler les deux. Après, il faut avoir de grandes capacités d'adaptation. Je n'ai jamais de planning fixe, donc pour mes entraînements, il faut composer." D'autant qu'elle s'entraîne partout en France. Selon les structures, les lieux peuvent changer. "Du jour au lendemain, je peux faire 700 kilomètres pour aller m'entraîner", affirme-t-elle. 

Mais cette double vie, c'est aussi pour elle un double épanouissement. "Je ne pense pas que je pourrais faire l'un sans l'autre. J'aime énormément mon métier et aller sauter, c'est mon échappatoire. Et puis, parfois, j'aime aussi retourner en garde. J'arrive à trouver une stabilité entre les deux". Pour autant, la jeune femme ne pratique pas juste le parachutisme pour le loisir. "Je suis extrêmement perfectionniste, donc si j'y vais, ce n'est pas pour m'amuser, mais pour performer."

"Sauter, c'est se sentir vivre"

Se dépasser, aller encore plus loin, c'est ce qui anime Adeline depuis des années. "J'ai toujours adoré le sport, je ne pourrai pas vivre sans. Et j'ai toujours eu ce goût pour les sports extrêmes, alors que dans ma famille, ce n'est pas le cas, personne ne pratique le parachutisme." C'est donc presque par hasard, que la jeune femme est tombée dans le bain, lors de son premier saut en parachute en tandem le jour de ses 20 ans. "Je ne dirais pas que j'ai eu un coup de foudre, sourit-elle. Je me suis dit aussi qu'ils étaient complètement fous. Et puis 15 jours plus tard, je faisais une formation à Péronne pour apprendre à sauter toute seule."

16 ans plus tard, elle n'abandonnerait sa passion pour rien au monde. "Sauter, c'est se sentir vivre", confie-t-elle. Et comme chaque saut est un moment précieux, elle les liste dans un petit carnet. "J'en suis à 2200 ! Ce n'est rien comparé à mes coéquipières qui en sont à 8000 ou 9000", admet-elle. Mais Adeline possède un autre décompte, celui du nombre d'accouchements qu'elle a réalisé toute seule depuis 12 ans. "Là, j'en suis à 750. C'est vrai que dit comme ça, ça fait beaucoup. Je ne sais pas, je ne réalise plus trop. Mais c'est une immense fierté", conclut-elle.


 

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