La confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) et près de 200 salariés de la sucrerie d’Eppeville dans la Somme se sont rendus tôt ce matin en car à Mannheim en Allemagne pour manifester devant leur maison-mère Südzucker. La fermeture de leur usine est annoncée au printemps 2020.
Ils sont partis d'Eppeville dans la Somme dans la nuit de lundi à mardi et sont arrivés tôt ce mardi matin à Manneheim en Allemagne. Près de 200 salariés de la sucrerie Saint-Louis ont manifesté devant le siège de leur maison-mère Südzucker contre la fermeture annoncée de leur usine au printemps 2020.
Des élus et des planteurs de betteraves se sont joints au cortège. Une délégation a été reçue par le grand patron de Südzucker mais rien n'en est ressorti : le groupe allemand continue de vouloir restructurer sa filière sucre en France. Trois unités de production sont concernées : Cagny dans le Calvados, Marseille et Eppeville dans la Somme. "Les Allemands sont droits dans leurs bottes, ils nous félicitent pour notre implication mais maintiennent leur refus de vendre à des repreneurs", a déclaré à l'AFP Loïc Touzé, délégué FO de l'usine de Cagny.
Dans la Somme, le plan de restructuration prévoit de fermer la sucrerie d'Eppeville, près de Ham, en 2020. Selon la direction, il n'y aura pas de licenciement. Sur les 132 salariés que compte cette unité de production, 122 seront réaffectés dans les deux usines de Roye, située à une vingtaine de kilomètres et les 10 autres salariés effectueraient du stockage de sucre, sirop et mélasse et la déshydratation de pulpe.
Selon les syndicats, en maintenant symboliquement une poignée d'employés sur ces sites, le groupe allemand empêche le déclenchement d'un processus de recherche de repreneurs.
Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, avait jugé la semaine dernière "inacceptable" la décision "unilatérale" de l'industriel allemand Südzucker de fermer ces deux sucreries en France. Les dirigeants de Sudzücker sont attendus mercredi matin au ministère français de l'Agriculture, pour une réunion de crise en présence de représentants des ministères de l'Économie et du Travail.