Alors que l'enquête publique prend fin, le projet d'extension de JJA à Mouflers dans la Somme ne cesse de diviser

L'extension de la plateforme logistique JJA située sur la ZAC des hauts plateaux sur les communes de Mouflers et l'Etoile dans la Somme fait débat depuis plusieurs mois. Alors que les élus locaux sont favorables au projet, une association de riverains se bat pour qu'il ne voit pas le jour.

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L'enquête publique ouverte par la préfecture de la Somme s'est terminée vendredi 4 décembre. Depuis le 3 novembre, les habitants des communes de Mouflers et l'Etoile dans la Somme ainsi que les communes alentours sont appelés à donner leur avis sur le projet d'extension de la plateforme logistique JJA. 

Annoncée en 2017, l'entreprise spécialisée dans l'importation, la commercialisation et la livraison chez les professionnels de produits pour l'équipement de la maison, a terminé sa première phase de travaux cette année. Un bâtiment de 100 000 m² et de 14 mètres de haut a donc vu le jour sur la ZAC des hauts plateaux. Mais le projet ne s'arrête pas là. L'entreprise voudrait pouvoir entamer sa seconde phase avec une extension de 100 000 m² supplémentaires comportant 10 tours de 46 mètres de haut. 
 
Depuis plusieurs mois déjà, les opposants au projet, regroupés sous l'association de défense et de sauvegarde du patrimoine (ADSP), sont vent debout. Si la phase 1 est passée inaperçue, ils comptent bien ne pas laisser la phase 2 du projet voir le jour.

L'impact environnemental visé

Premier problème soulevé par l'association, l'augmentation du trafic généré par l'entreprise. "Ce sont des produits qui viennent de Chine, qui vont être mis en palette puis distribués dans toute l'Europe donc il va y avoir des allées et venues de poids-lourd constants", explique la présidente de l'ADSP, Solange Maison. Le directeur de l'entreprise répondait en septembre dernier que les camions, 500 au total, passeront uniquement par l'autoroute et non les communes voisines et que cela ne représentait finalement que 10% du trafic. Un argument loin de convaincre Solange Maison. "On sait très bien que l'axe va être saturé, ce qui n'arrangera pas la situation des petits commerces. Déjà que de moins en moins de personnes se déplacent en centre-ville", déplore-t-elle. 

L'association pointe également les impacts environnementaux, dont les préconisations sont détaillées dans un rapport de la Mission régionale d'autorité environnementale (MRAE). L'entreprise est implantée à proximité de milieux naturels, notamment 5 sites Natura 2000, et des espaces boisés comme le bois Melan et le bois des Dames. "Il y a déjà un impact sur la faune, indique Solange Maison. Le gros gibier a déjà disparu lors de la construction de la phase 1, sur ce site il existait également des chauve-souris protégées, un chemin de grande randonnée... Rien n'a été pris en compte." Pourtant l'entreprise JJA dans un rapport en réponse aux recommandations de la MRAE, indique avoir bien étudié la question tant sur l'impact sur les milieux naturels, que sur la qualité de l'air ou les nuisances sonores. Elle affirme également que le risque d'incendie a été pris en compte. "Ce sont des produits combustibles qui seront stockés, il y a donc un fort risque s'il y a un incendie et j'imagine mal une échelle de pompier aller à 46 mètres de haut", estime de son côté la présidente de l'ADSP. 

Un autre point particulier a retenu l'attention des opposants au projet. Celui de l'impact visuel du site. À proximité se trouve notamment le château de Vauchelles-lès-Domart, classé monument historique. "Il vit du tourisme et aura accès directement visuellement à l'usine, ce n'est pas possible", estime Solange Maison. L'entreprise répond alors que seuls deux bâtiments sur les dix seront visibles et propose d'effectuer un aménagement paysager sur la base de photomontage en cours de réalisation.

Une implantation vitale pour les élus

La liste des arguments défavorables est encore longue. L'association de défense et de sauvegarde du patrimoine espérait pouvoir convaincre davantage d'opposants lors de cette enquête publique, mais à cause du confinement, "nous n'avons pas pu communiquer normalement avec l'ensemble des riverains mécontents ou avec les membres du collectif anti-JJA", affirme Solange Maison. "C'était très compliqué de distribuer des tracts, de faire du porte-à-porte, ou d'effectuer les démarches sur internet pour certains", poursuit-elle. 

Du côté des élus en revanche, le projet d'agrandissement de la plateforme logistique est accueillie favorablement. Le 2 décembre dernier, les élus de la communauté Nièvre et Somme se sont réunis lors d'un conseil communautaire et ont affirmé leur soutien, indiquant que cette implantation était vitale pour le territoire car créateur d'emplois. Les élus évoquent un projet qui "constitue un choix fort dans une période socio-économique troublée par la crise sanitaire et laisse entrevoir des opportunités positives en termes de créations d’emplois et d’activités économiques en 2021." 500 emplois sont prévus d'ici 2027 selon les prévisions de JJA qui compte aussi un site à Argœuves et bientôt un autre à Croixrault

Un argument non-recevable pour l'association de défense et de sauvegarde du patrimoine qui estime que la plupart des emplois créés sont des emplois intérimaires et que l'automatisation des machines ne va pas permettre de créer de l'emploi, mais plutôt dans supprimer. À ce titre, l'association compte bien se faire entendre. "Nos ancêtres ont sauvegardé ce territoire, c'est notre patrimoine. Ce serait bien de ne pas tout saccager. On ira jusqu'en justice s'il faut", affirme Solange Maison. 

À compter du 4 décembre, le commissaire enquêteur a un mois pour rendre son avis. La décision relève ensuite de la préfecture qui validera ou non le permis de construire. 
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