Résidents d'Ehpad, ils doivent payer 400 euros de plus par mois : "c’était la sidération, tellement la surprise est d’importance"

Suite à une décision du conseil départemental de la Somme, les tarifs de l'Ehpad d'Airaines dans la Somme ont été augmentés en septembre. Les résidents doivent débourser environ 400 euros de plus par mois. Une hausse inacceptable pour certaines familles qui financent le séjour de leurs parents.

C'est par une simple lettre de l'Ehpad d'Airaines, il y a trois semaines, que Christiane Truddaïu a appris la mauvaise nouvelle : "C’était la sidération, tellement la surprise est d’importance." Sa mère, résidente depuis un peu plus d'un an, devra désormais payer 2 200 euros par mois contre 1 880 euros (allocation personnalisée d'autonomie déduite).

"Maman avait mis de l’argent de côté. Jusqu’à présent, je n’avais pas besoin de l’aider." Une situation qui pourrait ne pas durer et contre laquelle Christiane a fait le choix de la protéger : "Je n’en parle pas à ma mère, ce serait la panique pour elle."

Un rattrapage des huit premiers sur le dernier trimestre

Le tarif est revu chaque année par le conseil départemental de la Somme. Traditionnellement, la décision est prise en février-mars. Cette année, la décision "a fait l'objet d'un arbitrage et d'une diffusion extrêmement tardive auprès de l'Ehpad d'Airaines et de l'ensemble des établissements gérontologiques", reconnaissait la directrice-adjointe de l'Ehpad, le 19 septembre, dans un mail à la famille d'un résident.

L'arrêté tarifaire n'a effectivement été signé que le 30 août par le président du conseil départemental, Stéphane Haussoulier, occasionnant un rattrapage des huit premiers mois de l'année sur le dernier trimestre. "On accepte une augmentation. L’Ehpad ne peut pas tourner au même tarif que les années précédentes, c’est logique, même si c’est dur. On comprendrait une hausse de 100 ou 150 euros, mais pas 400 euros", s'insurge Christiane Truddaïu.

Des coûts de fonctionnement en hausse de 5%

Dans un communiqué, le conseil départemental confirme que "les hausses de tarif de l’EHPAD d’Airaines sont principalement liées à l'inflation constante de ces deux dernières années, qui fait augmenter les charges d'exploitation courante de l'EHPAD (dépenses d’énergie, denrées alimentaires, etc.), couplée à une augmentation des coûts salariaux (avec 6 ETP en plus au sein de l’établissement)". Les coûts de fonctionnement de l'Ehpad d'Airaines ont grimpé de coûts de 5,14 % ces derniers mois.

Mais selon Eric Jullian, directeur de l'établissement, également délégué médico-social pour les Hauts-de-France de la Fédération hospitalière de France et du Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux (GEPSo), le choix de faire porter la hausse sur les résidents n'est pas le bon : "Il faudrait plutôt augmenter les budgets "soins" par l’État et les budgets "dépendance" par les départements, que le tarif hébergement déjà trop élevé. On était déjà 300 euros de plus que la retraite moyenne. Si les résidents sont en Ehpad, c’est parce qu’ils ont des besoins en soins, donc c’est à l’État et au département de payer", assure Eric Jullian.

Une réunion prévue lundi 9 octobre

Afin de répondre à l'inquiétude des résidents et de leurs proches, le conseil départemental précise, que "les familles peuvent faire part de leurs difficultés financières, afin d'étudier les solutions possibles (échelonnement, dossier d'aide sociale à solliciter, etc.)". 

Insatisfaite par les premières explications apportées par la direction, Christiane Truddaïu compte profiter du conseil de vie sociale prévu le lundi 9 octobre à Airaines pour les interpeler à nouveau. Elle invite même les familles des résidents à venir à cette réunion habituellement limitée à quelques personnes.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité