Le 30 novembre 2022, Delphine Delannoy, maire de Roye, a officiellement annoncé aux commerçants de sa ville, l'application de la Taxe locale sur la publicité extérieure. Depuis, l'incompréhension subsiste chez les professionnels.
La stupéfaction se lit sur leur visage. Dans une missive datée du 30 novembre de la maire Delphine Delannoy, les commerçants de Roye (Somme) ont appris qu'ils allaient devoir régler, à partir du 1er janvier, un impôt supplémentaire : la Taxe locale sur la publicité extérieure (TLPE).
Créée en 2008, elle consiste à facturer toute entreprise qui affiche des supports publicitaires fixes, visibles et implantés sur une voie ouverte à la circulation. Du simple logo à l'écran lumineux, la taxe s'applique à toute publicité extérieure. Le coût dépend de la superficie du support, mais s'élève généralement à 15,40 euros par mètre carré et par an pour les affichages classiques, et à 46,20 euros pour les enseignes numériques.
Les commerces dont l'affichage est inférieur à 7 mètres carré seront exonérés de cette taxe, alors que ceux allant de 7 à 12 mètres carré seront défrayés à 50 %.
"J'aurais eu besoin de quelques explications et d'être prévenue en début d'année dernière pour qu'on ait le temps de se retourner".
Isabelle Pavia, fleuriste à Roye
Si l'application de la taxe est effective depuis le 1er janvier, la décision de la Mairie remonte au 24 mai dernier. Les commerçants de la commune de près de 6 000 habitants se plaignent de ne pas avoir été avertis plus tôt, comme Isabelle Pavia, fleuriste : "J'aurais eu besoin de quelques explications et d'être prévenu en début d'année dernière pour qu'on ait le temps de se retourner".
Une taxe "qui tombe à un moment pas facile pour tout le monde"
Au-delà du timing, c'est le manque de clarté qui génère de la confusion chez les commerçants : "Sur le site internet de la mairie, tout n'est pas clairement expliqué. Vais-je être taxée sur l'enseigne ? Sur le nom du magasin ? Sur le nom fleuriste ?", s'interroge la fleuriste royenne.
À la municipalité, on souhaite préserver "l'esthétisme du centre-ville et ne pas le polluer par des publicités anarchiques", lance Salima Tiddari, première adjointe au maire de Roye. Dans le cadre du projet "Petite ville de demain", "l'objectif est de redynamiser le centre-ville, on saura trouver le bon accord entre l'objectif à moyen-long terme et cette taxe qui tombe à un moment pas facile pour tout le monde", se justifie l'élue.
Certains commerçants songent déjà à s'installer dans d'autres communes et ainsi s'exonérer de cette taxe que beaucoup jugent excessive en ces temps d'inflation.