Inflation. Les producteurs de maroilles contraints d'augmenter leurs prix : "malheureusement, on n'a plus le choix"

Pour faire face à la hausse des prix des matières premières et de l'énergie, les producteurs de maroilles sont contraints d'augmenter leurs prix de vente.

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C'est un moment que Jason Labois redoutait, mais qu'il ne pouvait plus repousser : il vend désormais son maroilles de 720 grammes à 11 euros, contre 10 il y a encore quelques semaines. "On a pris sur nous pour que le fromage reste au même prix, mais malheureusement, là, on n'a plus le choix."

Une hausse contrainte

En cause, ses frais qui augmentent de plusieurs côtés. "L'emballage a pris entre 20 et 25%, les cartons, ça doit être autour de 15%, et le lait a pris environ 130 euros les mille litres", explique-t-il, désabusé. Résultat : la fabrication d'un maroilles à l'unité lui coûte entre 90 centimes et 1,10 euro de plus qu'avant. Il a commencé par augmenter les prix en vente directe, puis à destination des grossistes. "J'ai préféré tirer jusqu'aux fêtes avec l'ancien prix. Ça m'a permis de prévenir les grossistes longtemps à l'avance, même s'ils s'y attendaient, pour bien communiquer et pour que ça passe le mieux possible. En attendant, on a tapé dans la trésorerie, et ça c'est pas bon", précise le producteur installé à Éparcy dans l'Aisne. 

Jason Labois a tout de même une chance : il n'a pas trop été affecté par la hausse du coût de l'énergie. "J'ai un contrat d'électricité qui est bon jusqu'en 2024, donc je n'ai eu qu'une augmentation infime. Pour chauffer le lait et les bâtiments, on utilise des copeaux de bois qui sont faits sur la ferme, donc qui ne coûtent pas aussi chers que si on utilisait de l'électricité."

Le prix du lait, le nerf de la guerre

Sa principale problématique, c'est le prix du lait. Avec un cours en régulière hausse depuis trois ans, cette matière première essentielle à la fabrication du maroilles pèse de plus en plus lourd dans son coût de revient. Il achète le lait à son père, éleveur laitier à quelques kilomètres de là. Malgré la ristourne familiale, il a du mal à rentrer dans ses frais. 

Car pour les producteurs laitiers aussi les charges augmentent : de l'énergie aux aliments, en passant par le matériel. Depuis 2021, un ensemble de circonstances a provoqué une hausse des prix en cascade. "Ça a commencé par une récolte extrêmement mauvaise, qui fait qu'on a assisté à une hausse considérable des aliments (pour les vaches, ndlr) à la fin de l'année, rappelle Philippe Roger, président du syndicat du maroilles. Est venue ensuite se greffer la guerre en Ukraine avec des problèmes d'énergie, à la fois du gaz et de l'électricité. Sur le coût de l'électricité, on est actuellement à 30% d'augmentation, et le coût du gaz a été multiplié par 4."

Une situation qui pourrait bien pousser certains éleveurs AOP à jeter l'éponge. "Sur trois ans, on est passé de 110 producteurs à 103. Si on baisse encore de manière aussi rapide, ça va devenir problématique, déplore Philippe Roger. Il faut savoir que ces éleveurs ont un cahier des charges à respecter, leur coût de revient est plus élevé que pour un lait standard."

À ces préoccupations s'ajoute une autre inquiétude : celle de la baisse de la consommation de maroilles, que le président du syndicat explique par la baisse du pouvoir d'achat des Français.

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