Transbaie : il n'y aura pas de nouvelle édition en 2023 pour la 4e fois d'affilée, "est-ce que l’année prochaine sera plus favorable ? On ne sait pas"

Pour la quatrième fois d'affilée, la célèbre épreuve de course à pieds en baie de Somme n'aura pas lieu. Son organisateur, Denis Courtois, évoque à la fois le Covid, l'environnement ou encore la sécurité des coureurs pour justifier l'annulation.

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"En l'état actuel des choses, c'est pas possible", lance Denis Courtois, organisateur de la Transbaie. C'est avec ces mots qu'il annonce l'annulation de l'édition 2023 de cette épreuve de course à pied en lancée en mai 1989 en baie de Somme. 

C'est la quatrième fois d'affilée que la Transbaie est annulée. "En 2020, il y a eu le Covid, en 2021, on était encore dans le Covid, pareil pour le début de l'année 2022". Et pour préparer 2023, "il fallait qu'on commence en 2022, ne serait-ce que pour déterminer la date de la course". 

Plusieurs justifications

De nombreuses raisons sont avancées pour justifier l'annulation. D'abord, la digue par laquelle passe les coureurs est devenue "impraticable". Il ne reste qu'une dizaine de mètres de passage. "Il est hors de question d'envoyer 6 000 coureurs là-dedans, ça ne passerait pas, c'est le drame assuré". 

Ensuite, Denis Courtois a le sentiment qu'il aurait fallu repartir à zéro le temps de remobiliser les bénévoles, les associations, les sponsors et la logistique après plusieurs éditions annulées à cause de la crise sanitaire. "Je ne dis pas que ça n'aurait pas marché", admet-il cependant.

Enfin, la question de l'environnement vient s'ajouter à la course. "Ce n'est pas qu'on est dans le viseur des responsables de l'environnement, mais il aurait fallu faire un état des lieux deux jours après, trois mois après, six mois après, donc tout devient de plus en plus lourd quand même". Il précise néanmoins que les raisons principales restent le Covid et "cette digue-là". 

Une option mise sur la table a été de traverser le chenal. "C'est vrai qu'il y a de plus en plus de sable. Mais il y a du sable un jour, il n'y en aura peut-être pas le lendemain". Selon ses dires, "l'administration" n'autoriserait peut-être pas une telle traversée. 

Pas de "lassitude"

Denis Courtois assure toutefois qu'il n'y a pas de "lassitude" de sa part d'organiser l'événement. Mais "quand on réfléchit, parce qu'on prend mètre par mètre, l'organisation de la Transbaie, c'est un travail énorme". De son côté, Jean-Louis Chesnier, coureur qui fait partie de l'organisation, avance aussi "un travail de longue haleine" et "une préparation importante".

Il faut se faire une raison. Est-ce qu’elle existera à nouveau ? J’espère. Mais pour l’instant, elle est en stand-by. Est-ce que l’année prochaine sera plus favorable ? On ne sait pas.

Jean-Louis Chesnier

Il ne manque cependant pas de souligner "un manque" de ne plus pouvoir participer à la Transbaie. "C'était l'occasion de fréquenter des coureurs de tous les horizons. Et puis, c'était magique". Ému, il a du mal à retenir ses larmes. "Voir le sourire des gens fatigués qui se disent : on l'a fait ! On aura chialé avec eux, parce qu'on y est attaché. J'ai encore l'émotion d'entendre les gens crier, c'est formidable."

En somme, le discours des deux hommes sonne comme une fin. "On est plus près du stop que du encore, après, on ne sait jamais...", conclut Denis Courtois. Reste à voir si une édition aura lieu en 2024. 

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