Ce jeudi 4 janvier, les agriculteurs ont exprimé leur opposition au futur aménagement routier prévu sur la RN25, à l’entrée de Beauval. Ils ont protesté contre le projet d'artificialisation de 2,6 hectares de terres agricoles, en réalisant un barrage filtrant.
"Ce qu’on veut, c’est qu’on écoute un peu le bon sens paysan", exprime Patrick Legras, l'exploitant agricole. S’il évoque le fait que les paysans ne sont pas contre les travaux de sécurisation, c’est le type d’aménagement qui est contesté. "Tous les agriculteurs avaient mis sur l’enquête publique qu’il fallait éviter le chemin côté droit de la route et qu’il fallait mettre un rond-point."
Par ailleurs, l’agriculteur pointe un autre problème : l’évacuation de l’eau. "Aujourd’hui, l’agrandissement de la route va faire qu’on va avoir encore plus d’eau à gérer. On a une fin de non-recevoir. On nous dit que tout est géré jusqu’au bout de la route. Après, ce n’est plus le problème de la DREAL (la Direction Régionale de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement)", raconte-t-il.
Des élus au soutien des agriculteurs
Pour les soutenir dans leur démarche, deux élus ont fait le déplacement sur le barrage. Eux aussi contestent les futurs travaux. Patricia Chagnon, députée européenne (RN) exprime : "je pense qu’il faut mettre les agriculteurs autour de la table. Il faut écouter les gens du terrain. Il faut écouter le bon sens. Ce n’est pas dans un bureau qu’on peut décider le ‘comment on va sécuriser cette route’. Il y a peut-être d’autres options".
Pour Laurent Somon, sénateur (LR) de la Somme, la priorité de la sécurisation de la RN 25 ne doit pas se situer sur ce secteur. "On a encore rien fait sur les aménagements des villes traversées. Que ce soit Villers-Bocage, que ce soit Talmas, que ce soit Beauval. Rien n’a encore été fait pour assurer la sécurisation des traversées de village qui paraît quand même importante puisque le flux de véhicules vient en grande partie aussi de ces villages."
La préfecture défend un projet accepté par toutes les parties
Les travaux prévus se font dans le cadre d’une sécurisation d'une des routes les plus accidentogènes du département. Emmanuel Moulard, le secrétaire général de la préfecture de la Somme assure qu’il y a eu une concertation et un accord sur l’aménagement à effectuer.
"Il y a eu une visite sur le terrain. Et au terme de cette visite, nous avons pu proposer une évolution de l’aménagement. Il y a eu de nouveau une rencontre avec les représentants des exploitants agricoles. Et au terme de cette réunion, il est apparu que l’aménagement proposé par les services de l’Etat, puisqu’il y avait eu une alerte sur le sujet, donnait satisfaction."
La sécurisation de la route prévoit l'artificialisation de 2,6 hectares de terres agricoles.
Avec Gabin Cransac / FTV