Le département de la Somme organise, chaque été, l'opération 1,2,3 nagez ! L'objectif : prévenir le risque de noyades. Des enfants de 4 à 12 ans ont trois semaines de cours quotidien pour apprendre à nager, mais surtout pour lutter contre leurs craintes.
Âgés de 4 à 12 ans, les bonnets verts plongent depuis le plot pour la première fois. Cramponnés au bord du bassin, certains, plus téméraires, tentent déjà de s'en détacher.
C'est le début de leur deuxième semaine de stage et les enfants sont déjà bien plus à l'aise. De nouveaux objectifs sont fixés pour les petits nageurs : "Là, ils ont bien l'immersion, donc on commence à travailler la perte d'appuis plantaire et la remontée passive", expose leur maitre nageur Marilou Grebonval.
Depuis le bord du bassin et sans les quitter des yeux, elle confie : "Ce sont des débutants. L'objectif, c'est déjà qu'ils n'aient plus d'appréhension et puis petit à petit, ils apprendront à nager, mais ça ne se fait pas en si peu de temps". Grâce au dispositif 1,2,3, nagez ! , les enfants ont trois semaines pour aller le plus loin possible à raison de 40 minutes de cours par jour. Pour ce qui est de la peur, c'est déjà un pari gagné.
Personne ne vient à la piscine à reculons. Certains ont même de très bonnes raisons de le faire : "Des fois, j'ai un peu peur de me noyer alors maman m'a inscrite aux cours", explique Raphaëlle depuis le bord de l'eau. D'autres ont des motivations bien différentes : "j'aime être dans l'eau avec mes copains", résume une petite fille. "Moi, j'aime le toboggan", s'exclame Noémie, 5 ans, alors que des jeux gonflables sont déjà installés sur les lignes derrière elle.
La solution à un constat alarmant
Christophe Hustache, le directeur de la piscine d'Abbeville, se réjouit lui aussi de cette action. "On découvre que même en arrivant au collège, beaucoup d'enfants ne savent pas du tout nager."
Désintérêt pour le sport, éloignement de la piscine ou contraints par une santé qui les en empêchait jusque-là, beaucoup d'enfants ne sont jamais allées se baigner. Le directeur de l'Aquabb voudrait palier les inaptitudes aquatiques d'un maximum d'enfants : "C'est primordial. En dehors de la natation sportive et de l'apprentissage des nages, il faut absolument un savoir sécuritaire et un minimum d'autonomie, d'autant plus qu'on est dans une région très pourvue de marais et de rivières".
Des parents rassurés
C'est aussi l'avis de Mélissa Fernandez qui a inscrit ses deux enfants au programme. "C'est intéressant pour les enfants et rassurants pour les parents", insiste la maman qui n'a pas décroché les yeux de ses enfants de toute la séance : "Ça va très très vite alors, je garde toujours un œil sur eux, même quand ils sont en cours."
Le financement complet du dispositif par le département de la Somme est une chance pour des parents qui n'ont pas toujours les moyens de payer des cours de natation à leurs enfants : "j'ai sauté sur l'occasion. Quand je les ai inscrits début juin, il restait déjà très peu de places".
C'est la deuxième année que la piscine d'Abbeville participe à cette opération, mais d'autres piscines de la Somme y participent également. Au total, 1 000 enfants devraient apprendre à nager cet été.