L'église de la commune de Matigny dans la Somme a été cambriolée dans la nuit du 19 au 20 octobre. La coupe qui contient les hosties a été volée. Un acte de dégradation de vol et de profanation grave pour l'évêché d'Amiens. Une messe de réparation sera célébrée le 23 novembre.
C'est par un communiqué, publié mercredi 7 novembre, que l'évêché d'Amiens a réagi au cambriolage de l'église de Matigny, commune de 500 habitants dans la Somme. "L’évêque d’Amiens a été informé du cambriolage récent de l’Église de Matigny et de la profanation de son tabernacle, les hosties elles-mêmes ayant été profanées et emportées", écrit-il.
Dans la nuit du 19 au 20 octobre, des individus se sont introduits dans l'édifice religieux "à l'aide d'un pied-de-biche" raconte le père Nicolas Jouy, vicaire général et curé de Flixecourt. "Les personnes ont ensuite fracturé le tabernacle, c'est-à-dire là où on garde le Saint-Sacrement à l’autel et ont volé la coupe où il y avait une hostie consacrée, c'est ce qu’il y a de plus précieux pour les chrétiens."
"Ce vol touche tout le monde"
Une plainte a été déposée par la mairie et la paroisse. "On porte plainte pour effraction et vol, mais par pour ce qui est profané, la loi française ne le prévoit pas. Aux yeux de la loi, ce n'est pas un sacrilège, sauf quand cela porte atteinte aux tombes et aux monuments aux morts."
L'évêché d'Amiens y voit un acte de dégradation, de vol et de profanation grave. "Ils injurient les catholiques dans ce qu’ils ont de plus sacré. Ils vont à l’encontre de l’adoration que les fidèles chrétiens ont envers Dieu", écrit-il dans un communiqué.
"Ce vol touche tout le monde, enchérit le père Nicolas Jouy. Et pour les chrétiens, il y a le même sentiment et en plus la dimension de sacrilège : on a pris ce qu'il y avait de plus précieux dans l’église. Pour nous, il n’y a aucun vase sacré qui ait la valeur de l’hostie qui a été volée."
Pour le prêtre, peu de chance de retrouver le ciboire volé. "Il y a quelques années à Rosières-en-Santerre, des hosties et reliques avaient été dérobées. Les reliques avaient été retrouvées dans le cimetière de Rosières, mais pas les hosties. À moins de prendre le voleur sur le fait, on ne les retrouve jamais."
Une messe de réparation
Une messe pour réparer l'offense commise sera célébrée en cette église samedi 23 novembre à 18h. "C'est une messe pour demander pardon pour le crime qui a été fait, explique le père Nicolas Jouy. Le premier rite, c'est d’asperger l’assemblée et l’église d’eau bénite. Comme pour un cambriolage chez une personne, le premier geste est de tout laver parce qu'on a l’impression que tout est sali. C'est un geste très humain qui accompagne la messe de réparation. C'est très symbolique et très marquant."
Face à la multiplication des atteintes aux lieux de culte, l'évêché d'Amiens appelle à la vigilance et au respect dus aux églises et lieux de recueillement. "On vit une époque où on sent que la transmission du respect de ces lieux nous dépasse, c'est plus compliqué qu’avant. Mais je pense que cela doit nous amener, la commune et la paroisse à travailler ensemble, pour l'église, pour le bâtiment et plus largement ce qu'il représente."
Avec Camille Di Crescenzo / FTV