D'ici 2026, une usine de production de frites surgelées doit être construite à Péronne, dans la Somme, une région fortement productrice de pommes de terre. Des centaines d'emplois directs et indirects sont à pourvoir.
30 tonnes de pommes de terre et 70 camions par jour, c'est ce que voient passer tous les jours les salariés de l'usine Ecofrost située à Péruwelz, en Belgique. Bientôt, ce sera le tour de Péronne (Somme). "La construction des premiers bâtiments a commencé, on prévoit le démarrage d'activité pour le stockage surgelé pour cet hiver, en décembre ou janvier", annonce Olivier Maes, responsable du projet Ecofrost Péronne.
Ensuite, l'entreprise compte passer à une deuxième phase, la construction des bâtiments de production avec une mise en exploitation en janvier 2026. "On va commencer par des capacités de production pour atteindre plus ou moins 100 000 tonnes de produits finis par an. Dans un horizon de 3/4 ans qui suivent, on veut doubler les capacités de production", poursuit-il.
Se rapprocher des partenaires agriculteurs
Mais pourquoi Péronne ? Le choix de la Somme s'explique par sa forte production de pommes de terre. "Le but est de se rapprocher de nos partenaires agriculteurs", souligne Matthieu Lenglet, directeur associé. Ils visent une moyenne d'approvisionnement de 35 km autour de l'usine, "donc le but est d'être au plus près de nos producteurs".
La question de la réduction de leur empreinte carbone s'est aussi posée. Ecofrost souhaite réduire ses émissions de CO2 par le transport et, "de plus, on sera au pied du Canal Seine Nord pour nos exportations", se réjouit le directeur associé.
Actuellement, Ecofrost est en pleine période de recrutement. "Mes collègues sont en contact avec les acteurs locaux pour trouver des collègues et nous accompagner sur ce beau projet". D'ici 2026, il estime à "plus ou moins" 70 salariés recrutés.
Tout ceci mènera à une "redynamisation de l'emploi local, une vie économique intense puisqu'on a également besoin d'énormément de sous-traitants, donc ça va créer des emplois : 150 emplois en usine et plus de 400 emplois directs".
"Ce sont de grosses journées, mais elles sont passionnantes"
À Péruwelz, les salariés semblent satisfaits de leurs conditions de travail. "On ne sent pas la difficulté car les journées sont chargées, tu es tout le temps occupé, tu as tout le temps à faire, tu ne sens pas le travail peser sur toi", affirme Loïc Powo, opérateur de production. S'il admet que les journées sont chargées, elles n'en restent pas moins "passionnantes" à ces yeux.
Son travail consiste à surveiller les machines, s'assurer qu'elles fonctionnent avec des "paramètres optimaux" et veiller à la qualité des pommes de terre. "Je dois m'assurer qu'elles sont coupées à la bonne taille, que les couteaux sont bien affinés, que le frigo et le sécheur sèchent normalement", détaille-t-il.
Chez Ecofrost, on peut évoluer facilement - j’en suis la preuve vivante - sans forcément de qualifications dans le domaine.
Bérangère Place, responsable réception pommes de terre
Terry Lecocq, opérateur formateur à l'emballage, vante la diversité de ses tâches. "On a plusieurs machines, plusieurs écrans, avec chacun leur type de logique, de paramétrages et personnellement, je trouve ça très enrichissant de retrouver un emploi qui n'est pas redondant, on ne va pas s'ennuyer, on a toujours quelque chose de nouveau à apprendre", se réjouit-il.
Quant à Bérangère Place, récemment promue responsable réception pommes de terre, elle apprécie les horaires, le fait de "voir le jour", d'avoir un contact avec les chauffeurs des camions. "C'est un plus qu'on n'a pas forcément dans l'usine". Elle note néanmoins quelques points négatifs, comme le bruit, "et c'est vrai que la pomme de terre, c'est salissant". La gestion du stress est aussi soulevée par Loïc Powo et Terry Lecocq.
Le recrutement est en cours
À Péronne, il faudra 90 employés au départ pour faire tourner l'usine. Six caristes doivent être recrutés rapidement. On attend également 15 personnes à la production, un secteur qui nécessite de supporter le bruit, les grosses chaleurs et surtout, être organisé.
Mais c'est l'emballage qui aura le plus besoin de main-d’œuvre : 40 personnes sont nécessaires pour contrôler les sachets, les cartons et les palettes. À terme, la future usine doit devenir aussi grande que sa sœur belge.