À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, les chasseurs pourront acheter des munitions dans les bureaux de tabac pour leurs fusils. Une nouvelle décision du gouvernement qui fait grincer les dents de certaines associations.
"Une cartouche de munitions, d’accord. C’est tout ce qu’il vous faut ?" Les buralistes pourront prononcer cette phrase à partir du mois de janvier 2024.
Ce 24 novembre 2023, la Confédération des buralistes a confirmé qu’une réflexion sur l’autorisation de la vente de munitions de chasse était en cours entre les professionnels, mais aussi avec les chasseurs et le ministère de l’Intérieur. Une idée qui ne satisfait pas les associations de protection des animaux.
Une vente surveillée
Cette discussion ravit les buralistes. Avec une baisse significative d’achat de tabac, alors principal chiffre d'affaires, le métier de buraliste doit sans cesse se transformer. "Dans nos campagnes, il faut faire 20 à 30 km pour trouver ce produit. On est souvent le dernier commerce du coin donc cela peut faire du bien", explique Philippe Laveau président de la Chambre syndicale des buralistes du département et buraliste à Montdidier.
"Concernant la vente de ce produit chez eux, je pense que ce sera aussi verrouillé", rassure Rémy Delory, employé à l’armurerie à Saint-Valery-sur-Somme. En effet, il est impossible de vendre de cartouches de munitions en un claquement de doigt. Il faut se munir d’une carte d’identité et d’un permis de chasse en cours de validité.
Un "leurre" pour soutenir les chasseurs selon les associations
Dans les faits, la mesure sera opérationnelle "au courant du premier trimestre", selon Philippe Laveau. "Il faut attendre notamment un accord préfectoral", ajoute-t-il. Les buralistes devront suivre une formation de deux jours afin de pourvoir se procurer une autorisation de vente. Les associations pour le droit des animaux trouvent cette décision "ridicule".
Selon One Voice, cette décision n'est qu'un "leurre pour continuer à soutenir coûte que coûte les chasseurs". Elle appelle le public à signer une pétition afin que le gouvernement adopte une réforme radicale de la chasse et rappelle que cette pratique "n'est ni un loisir, ni un art de vivre".