Ventes de pilules en baisse et solutions sans hormones en hausse : quelles contraceptions pour les femmes et les hommes ?

La contraception féminine se diversifie et la contraception masculine commence à sortir de l'ombre. On fait le point sur les alternatives à la pilule qui a moins bonne presse depuis le scandale des troisième et quatrième génération en 2012.

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La contraception est autorisée à entrer dans les foyers français en 1967. En 2000, la pilule était plébiscitée par 57% des Françaises alors qu’aujourd’hui, on assiste à un changement des habitudes avec une baisse de 12% des ventes depuis dix ans, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament. Pour les femmes l'utilisant avant leur grossesse, on passe de 63% en 2016 à 53% en 2021. Et les jeunes l’utilisent encore moins : 44% en moyenne chez les 15-24 ans (statista 2024).

Baisse de 12% des ventes de la pilule

Selon le rapport de Santé publique France, cette baisse est à mettre en lien avec la médiatisation des risques liés à la pilule œstroprogestative de troisième génération, après la plainte déposée en 2012 par Marion Larat contre le laboratoire Bayer et l’Agence nationale de sécurité du médicament. Marion a été victime d’un AVC alors qu’elle prenait la pilule. Même si le parquet de Paris a décidé de classer l’affaire sans suite, la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux a reconnu la causalité entre la prise de la pilule et l’accident.

Ce scandale a eu aussi des conséquences directes sur les ventes : les pilules de troisième et quatrième générations sont tombées à 22% en 2013 alors qu’elles représentaient 45% des ventes, selon le bilan de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rendu public le 5 février 2014.

Avant le scandale, on n'était pas assez au courant des risques possibles de la pilule.

Lucie Houlbreque, bénévole au planning familial de la Somme

Lucie Houlbreque, bénévole au planning familial d’Amiens, est au contact de femmes au quotidien : "Les jeunes comme les moins jeunes femmes nous confient connaître des effets indésirables avec leurs pilules. Elles parlent souvent d'une baisse de libido, de troubles de l'humeur... Avant le scandale, on n'était pas assez au courant des risques possibles de la pilule. C'est pour cette raison qu'il est important de faire connaître tous les modes de contraception qui existent."

Les Françaises boudent la pilule, quelles alternatives ?

En parallèle de l’utilisation de la pilule qui baisse, on observe que le stérilet en cuivre est en hausse depuis une dizaine d’années. Les implants et les stérilets hormonaux ont des ventes stables. Les anneaux vaginaux, eux, sont en baisse d’environ 50% depuis dix ans. Moins utilisés, mais qui méritent d’être listés, les patchs contraceptifs et la cape cervicale (dôme qui recouvre le col de l’utérus).

Pour Sandrine Mathieu, sage-femme dans le Pas-de-Calais, le stérilet en cuivre est une bonne alternative : "Aujourd'hui, on pose plus de stérilets chez les jeunes femmes, même avant leur première grossesse, car elles nous disent ne plus vouloir prendre des hormones. Deux inconvénients tout de même : les règles peuvent être beaucoup plus abondantes, voire hémorragiques et il peut arriver que le partenaire puisse sentir le stérilet lors de rapports sexuels dans le cas d'un utérus rétroversé avec un col antérieur."

On l'oublie souvent, mais le préservatif féminin existe bien. On en parle tellement peu que les responsables de deux pharmacies amiénoises nous ont répondu lors de notre enquête qu’ils n’en avaient jamais commandé ! Un des fabricants du préservatif féminin se bat pour faire connaître les qualités de ce mode de contraception en organisant une opération avec une vingtaine de pharmacies du Nord-Pas-de-Calais. Autour de la journée mondiale de la contraception, ils distribuent ces préservatifs féminins gratuitement à la clientèle féminine.

Alexandra Guérin, la responsable qualité de ce préservatif, explique les raisons de cette méconnaissance par les femmes du préservatif féminin  : "Le préservatif masculin a bénéficié d'une grosse campagne avec l'apparition du Sida et a été enseigné dans les cours d'éducation à la sexualité dans les établissements scolaires. Le préservatif féminin a été autorisé à la vente en France seulement en 1999 et n'a pas bénéficié de la même publicité que son homologue masculin."

La contraception n'est pas que féminine

On le sait, la contraception est une charge mentale qui incombe aux femmes (ne pas oublier de prendre sa pilule, supporter les effets secondaires), mais on sait moins que la contraception masculine existe et qu’elle tend à se développer. Nous avons découvert qu’il y avait outre le préservatif, la vasectomie, les injections hormonales, et aussi deux autres systèmes : le slip chauffant qui existe depuis vingt ans et sa version plus moderne appelée l'anneau contraceptif.

Ce mode de contraception mécanique est en cours d’homologation européenne par la coopérative Entrelac. Le slip et l’anneau permettent de remonter la chaleur des bourses à 37°C. Il faut le porter 15 heures par jour pendant trois mois et les spermatozoïdes ne sont plus actifs. Ceci est vérifiable avec un spermogramme.

Pour en savoir plus sur la contraception, retrouvez l'épisode de notre podcast Hauts féminin sur toutes les plates-formes numériques.

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