Violences conjugales : la gendarmerie de la Somme compte trois cellules spécialisées

Après Montdidier, deux autres cellules de lutte contre les atteintes aux personnes (CLAP) se sont installées cette année dans la Somme. Spécialisée dans les violences intrafamiliales, ce dispositif unique en France devrait permettre une prise en charge plus rapide des victimes.

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"Le dispositif CLAP de Montdidier était une expérimentation, explique-t-on à la Gendarmerie de Picardie. En un an, le nombre d'atteintes aux personnes a baissé de manière significative dans le secteur. Ces résultats étant plus que satisfaisants, il est apparu opportun de le décliner ailleurs sur le territoire."
 
Et c'est à St-Valery-sur-Somme puis à Abert que deux autres cellules de lutte contre les atteintes aux personnes ont été créées cette année.

Ainsi dans le Vimeu, quatre gendarmes volontaires, deux hommes et deux femmes, sont entièrement dédiés à l'instruction des dossiers de violences intra-familiales. Le choix du secteur n'est pas anodin : l'augmentation ces dernières années des faits de violences auprès des femmes et des mineurs dans le cadre familial a montré la necessité de mettre en place un service spécifique.
 
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Apporter une réponse judiciaire et pénale rapide


Il s'agit d'aider les victimes de violences conjuguales et sexuelles à sortir de ce cercle infernal. Dédier un service à cette problématique permet une prise en charge rapide et adaptée des victimes : lorsqu'elles passent la porte de la CLAP, elles ne sont pas seulement accompagnées judiciairement mais aussi psychologiquement et socialement. Des assistantes sociales et des partenariats avec différents organismes de l'Etat rendent possibles un suivi précis et approfondi des plagnantes. En 2018, 106 victimes ont été prise en charge par la cellule de Montdidier.
 
Si les violences conjuguales sont au coeur du dispositif CLAP, la plupart des affaires traitent de violences sur mineurs. 80 % sont des violences sexuelles et 20 % des violences physiques. Des sujets difficiles à aborder, d'où la mise en place d'une salle adaptée aux vicitmes mineures qui facilite la libération de la parole.
 

Au premier semestre 2018, 493 faits des violences dites intrafamiliales ont été constatées par les brigades de gendarmerie de la Somme. On en compte plus de 500 depuis le 1er janvier 2019.
 

Des pistes de réflexions


Mettre en place des strcutures mais aussi réfléchir sur la prise en charge des victimes, c'était tout l'enjeu du Grenelle sur les violences conjugales dont les conclusions ont été rendues par le Premier ministre Edouard Philippe le 25 novembre.

Au CHU d'Amiens, les professionnels de santé, la préfecture, les forces de l'ordre et les partenaires locaux s'étaient réunis le 3 septembre pour débattre ensemble des mesures à mettre en œuvre. "C'est important d'avoir un retour d'expérience, c'est pour cela que nous avons évoqué des cas de victimes ensemble, nous allons désormais travailler sur des propositions concrètes pour améliorer leur prise en charge", a indiqué la préfète de la Somme, Muriel Nguyen.
 
L'un des points sur lesquels travailler notamment : le dépot de plainte.
 

"Il faut libérer la parole"


En 2018, environ 1 000 plaintes ont été déposées dans le département de la Somme. "Il faut libérer la parole, il faut désormais que la peur change de camp", affirme la préfète. Car il n'est pas toujours évident pour ces femmes de parler. "Parfois, elles viennent en consultation avec leur mari, on essaye alors de détecter certains élements, de voir si par exemple il parle toujours à sa place comme s'il l'empêchait, c'est un signe qui nous fait dire qu'il faut qu'on la voit seule", explique le docteur Odile Gagneur, référente des violences faites aux femmes au service de gynécologie obstétrique du CHU d'Amiens. 
 
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Pour traiter les cas de violences conjugales, le commissariat d'Amiens a mis en place depuis plusieurs années une brigade de protection des personnes vulnérables. Une assistante sociale et une psychologue sont également sur place. "Ce qu'il nous faudrait désormais, c'est des effectifs de police plus conséquents", confie la capitaine Julie Leroy. Cette année, entre janvier et août 2019, 290 procédures en lien avec des violences conjugales ont été activées au commissariat d'Amiens.
 
Comment joindre les cellules de lutte contre les atteintes aux personnes de la Somme ?
La Clap de Montididier est joignable par téléphone au 03 22 42 47 15 aux heures ouvrables (en dehors de ces horaires, compposez le 17) ou par mail à br.montdidier+clap@gendarmerie.interieur.gouv.fr.

Pour la Clap de Saint-Valery-sur-Somme, envoyez un mail à br.abbeville+clap@gendarmerie.interieur.gouv.fr ou composez le 03-22-60-12-17.
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