Sondage 2017 : les Picards veulent changer la démocratie et l'économie

La 9e vague de "l'enquête électorale" du CEVIPOF pour "comprendre 2017" contient quelques enseignements sur l'état d'esprit actuel des électeurs des Hauts-de-France.

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Environ 18.000 Français ont été interrogés par l'Institut CEVIPOF, qui publie la 9e vague de son "Enquête électorale française : comprendre 2017". Parmi les conclusions tirées de ce travail : la population est toujours insatisfaite de son président ; Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon se disputent pour l'instant la place de 3e homme de l'élection présidentielle ; la majorité des Français ont le moral et sont satisfaits de leur vie. Mais le document comporte également quelques détails région par région.

Changer de démocratie


Selon ce sondage, 90,7% de la population se montre critique contre notre démocratie, les positions les plus virulentes se retrouvant essentiellement chez les moins riches et moins diplômés. Et dans les Hauts-de-France, on serait plutôt pour une révolution citoyenne. 35,2% des habitants de la région seraient favorables à un changement radical du fonctionnement démocratique (33,9% pour les Picards et 35,8% dans le Nord-Pas-de-Calais).

Plus marginalement, 9,4% des Nordistes seraient prêts à carrément mettre la démocratie au placard au profit d'un autre système (7,8% dans la France entière). A titre de comparaison, seuls 8,6% considèrent que la démoicratie actuelle fonctionne bien et qu'il n'y a "pas de raison de changer vraiment les choses". La position la plus partagée reste tout de même, à 46,9%, qu'il faudrait "améliorer" le système actuel.

Déficit et dette ? Pas forcément la priorité


L'enquête du CEVIPOF s'intéresse aussi à la politique économique souhaitée pour la France en 2017. Sur ce vaste sujet, les sondeurs proposaient 3 "priorités" : lutter contre les déficits et la dette, renforcer les services publics, ou diminuer les impôts.

En France, les trois solutions sont choisies respectivement à 43,6%, 28,5% et 27,9%. Il n'y a donc pas de majorité de Français pour l'une ou l'autre de ces priorités. Idem dans les Hauts-de-France... mais la répartition des réponses n'est pas la même : seuls 38,8% des habitants choisissent en priorité de lutter contre les déficits et la dette ; le renforcement des services publics est préféré par 29,7% des sondés de la région ; et la diminution des impôts arrive en tête des préoccupations pour encore plus de monde, à 31,5%.

Selon le CEVIPOF, si la réduction des déficits publics est moins la priorité dans notre région, c'est parce qu'elle a "été fragilisé(e) par la crise économique avec un Etat exsangue pour en amortir les effets sociaux". Les enquêteurs observent d'ailleurs que les Bretons, mois en difficulté économiquement, réclament davantage la baisse des déficits que la réduction des impôts, "confirmant une volonté d’effort collectif vis-à-vis de la gestion des deniers publics."

"Ca va - pas - mieux"


Dernier enseignement de cette enquête : 70,6% des habitants de la région considèrent que la situation économique du pays s'est dégradée sur les 12 derniers mois. La moyenne en France est à 68,5% et les Hauts-de-France arrivent 2e dans cette analyse, derrière la Bourgogne-Franche-Comté où 73,1% de la population estime que ça ne va pas mieux dans l'Hexagone.

Mais sur la même période, dans la région Hauts-de-France, seule la moitié des habitants (50,1% - plus gros score régional, quand même) estiment que leur propre situation matérielle s'est dégradée. A l'inverse, près d’un habitant sur 10 (8,4%) reconnaît une amélioration.
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