Qui n’a jamais rencontré au moins un enfant - car ils sont nombreux - passionné de dinosaures jusqu’à en connaître les noms les plus imprononçables ? Cet intérêt plus que commun se retrouve dans le succès de nouvelles sorties et des activités de loisir sur cette thématique.
Près de deux mois après la sortie sur grand écran de “Jurassic World : Le Monde d'après”, le dernier volet de la saga Jurassic World a fait plus de 3,2 millions d’entrées dans les cinémas Kinepolis de l'hexagone et près de 50 000 dans celui même groupe à Lomme. Un succès défini par le directeur de la programmation de Kinepolis France comme étant supérieur aux Marvel, et qui s’explique par la très large cible de cette thématique : “Le dinosaure fait partie de l’imaginaire collectif et transcende toutes les générations”, indique Patrice Prat.
Ces lézards géants ayant vécus à l’ère du Mésozoïque (entre 250 et 66 millions d’années) ont définitivement la côte, et pas seulement dans les salles de cinéma : en l’espace d’un mois, deux activités de loisir ont fait leur apparition dans le Pas-de-Calais et le Nord avec pour thème, vous l’aurez deviné, les dinosaures.
L’engouement est tel que l’exposition itinérante Jurassic expo (la référence ne vous aura pas non plus échappée) restera dans le Pas-de-Calais plus longtemps qu’annoncé. “Nous avons déjà eu beaucoup de demandes de touristes qui nous disent ‘on a prévu de venir à la fin du mois, est-ce que vous serez encore là ?’”, raconte Cédric Prein, directeur de cette entreprise de Maubeuge qui fait voyager ses 55 dinosaures, dont 16 animatroniques à tailles réelles (robotisés avec des mouvements et du son) à travers la Belgique, les Pays-Bas et plus récemment la France.
Un public qui vient de loin
Créée il y a deux ans, l’exposition parcourt 40 à 50 villes par an, des communes de 2 500 habitants jusqu’aux métropoles. Depuis le 30 juillet, c’est à Cité Europe, à Coquelles, qu’elle a élu domicile. Les organisateurs ayant estimé qu’elle méritait une durée de vie plus longue dans la côte d’opale, où elle est présente pour la première fois, elle y restera jusqu’au 31 au lieu du 7 août.
Du côté du Dino Parc de Coudekerque-Branche (Nord), situé dans le parc du Fort-Louis, l’heure est déjà au bilan après un peu plus d’un mois d’ouverture. Et il est aussi démesuré que les nouveaux habitants du parc : 22 000 visiteurs en un mois, 16 saisonniers embauchés au lieu de 9, ou encore 450 dinosaures anti-stress, désormais en rupture de stock, vendus en un après-midi. “C’est peut-être parce que la file d'attente était longue”, plaisante David Bailleul, le maire de la ville. Durant les premières semaines, il a en effet parfois fallu attendre deux heures avant de pouvoir entrer dans le parc à dinosaures.
Un parking agrandi pour l'occasion
Une fois entré, place à la découverte de 18 dinosaures en résine fabriqués en Normandie, parmi lesquels un diplodocus de 26 mètres de haut et des ptérodactyles dans une volière. Ils seront prochainement rejoints par cinq autres espèces, actuellement en fabrication, dont le très attendu mammouth, qui “aura de vrais poils”, précise le maire. Pour les observer au milieu des décors et des ambiances sonores, deux choix s’offrent au public, majoritairement familial : soit une visite guidée en voiturette électrique, d’une durée de 30 minutes, soit un parcours de disc-golf, avec des frisbees à lancer dans des paniers, qui s’effectue en 50 minutes à pied.
“On ne s’attendait pas à une telle affluence”, confie David Bailleul, lui qui souhaitait surtout apporter une nouvelle activité et qui a choisi le thème des dinosaures pour “coller à l’environnement du parc de Fort-Louis” : "A côté on avait le mini golf sur le thème de la jungle et une zone avec 300 peupliers. On s’est dit qu’il fallait une activité gigantesque à côté de ces arbres géants et comme on avait l’impression que c’était un thème porteur, on a pris le thème des dinosaures."
80% de chiffre d'affaires en plus à la guinguette
L’investissement, compris entre 500 000 et 700 000 euros, en valait donc le coup puisque toutes les activités proposées autour du Dinoparc bénéficient elles-aussi d’un regain d’affluence : la fréquentation du mini-golf a augmenté de 50% et le chiffre d’affaires de la guinguette de 80%. “Les chiffres sont là”, se réjouit le maire, qui invite à venir passer une journée ou plus dans le parc du Fort-Louis (33 hectares au total). L'hôtel du centre-ville affiche en tous cas complet tout l’été, grâce notamment à un public belge très présent selon David Bailleul.
Le succès est tel que des soirées spéciales “Les dinosaures fêtent Halloween” et “Les dinosaures fêtent Noël” sont déjà prévues. Quand on lui demande pourquoi les dinosaures suscitent un tel engouement, David Bailleul explique : "Il s’agit d’une période, dans l’imaginaire collectif, qui fait rêver. Elle marque les origines, et en ces périodes troublées, on a peut-être besoin de s’en rappeler”, analyse-t-il. Cédric Prein, le créateur de Jurassic expo, évoque quant à lui “la part de mystère” de ces ancêtres, qui “donne envie d’en savoir plus”. Et cette thématique ne semble pas prête à s'essouffler : un autre film sur les dinosaures, “Dino Ranch”, sort en effet le 20 août au cinéma.