Elle voulait devenir danseuse étoile, la voilà chanteuse. Suzane raconte son parcours et ses chansons. On en raffole !
Un EP, quatre petits titres et voilà un tourbillon de folie. C’est la chanteuse Suzane qui nous entraîne dans son univers.
Suzanne et sa musique electro-pop est une danseuse classique qui a claqué les portes du conservatoire pour faire s'envoler sa voix. Une voix influencée par Edith Piaf, Barbara ou encore les Daft Punk.
Battante, déterminée, lookée à la Louise Brook, costumée à la Bioman avec des textes en forme de portraits. Voilà Suzane qui danse dans ses clips ou sur scène en combinaison bleue, comme un bleu de travail, sorte de panoplie de super héroïne. "Avec la danse, j’ai toujours été habituée à enfiler un costume. Ce truc de se dire que je monte sur scène pas habillée comme dans la vie de tous les jours. (…) Dès que je porte cette combinaison, je deviens Suzane… Et Suzane me permet d’être moi-même tout en étant quelqu’un d’autre.”
Entre ses petits boulots de serveuse, Suzane observe le monde, les gens, la vie. Puis ses regards se transforment en prise de notes et plus tard, en chansons. Des petits bijoux qu’elles égrainent avec le temps.
Il y a "L’insatisfait” qui veut conter la vie et les limites qu’on lui prête. "L’insatisfait" "effleure les rêves de pacotille auxquels on s’attache sans même savoir pourquoi, comme des cages qu’intègrent les gens sans réfléchir, oiseaux pathétiques…".
Il y a encore "La flemme" où Suzane chante la procrastination et mime, dans ses paroles, la nonchalance adolescente : "Je te présente ma copine la flemme, je la connais depuis le lycée. On dit que c’est une fille à problèmes qu’elle ne fout rien de ses journées."
Il y a aussi, "Anouchka”, une chanson intime qui selon la chanteuse "a été la plus longue à écrire. Parce que je voulais être très juste. J’ai écrit cette chanson en espérant que les filles qui se reconnaîtront s’accorderont enfin le droit d’être elles-mêmes.”
Il y a enfin la petite dernière, sa chanson "slt" pour salut en lagage SMS. Le texte commence dans les pas d’un harceleur face à une passante. Suzane imite l'homme qui persifle : "J’te ferai pas la bise, mais si tu veux, on peut baiser … Moi, les petites meufs comme toi, j’en fais qu’une bouchée !"
La chanteuse explique son choix : "J’essaye de raconter le quotidien, ici le harcèlement des femmes. Ce n’est pas un sujet si actuel que ça. Il était grand temps de prendre la parole."
Le clip continu, Suzane y a quitté un temps son bleu de travail pour des tenues sages. Une jupe plissée et un polo rose pâle qui rappellent le costume des danseuses classiques. Elle chante : "Souffle, sert les dents, comme d’hab, tu te tais … Souffle sois prudente marche sur le trottoir d’à-côté".
Puis les scènes continuent. Après le harcélement de rue, la jeune femme raconte avec un phrasé rappé, le harcèlement sexuel au travail. Elle glisse à l'oreille d'une employée : "Si tu dis non ... Moi, j’entends oui". Glaçant.
Le clip, la danse, le chant comme un cri pour rappeler un vécu si quotidien …
Prendre le temps, boire des verveines, danser sur Billy Helliot et jouer avec les mots, voilà les petites manies de Suzane
Je suis comme un Italien qui ne sait pas parler sans les mains. J’ai besoin de la danse pour m’exprimer.
Les prochaines dates de Suzane sont disponibles par là et ses chansons s’écoutent par ici.