Syrie : la Belgique pour un retour groupé d'enfants de jihadistes

La Belgique travaille sur un retour groupé de tous les enfants belges de jihadistes retenus dans des camps en Syrie, conditionné par l'accord de leur mère, et ouvert à une participation de la France pour ses propres enfants, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie belge, Philippe Goffin.

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Dans un entretien à l'AFP en marge de réunions à l'ONU, le ministre n'a donné aucune échéance. Il faut d'abord "faire savoir aux Kurdes" qui contrôlent ces camps que la Belgique "propose de les reprendre tous", et il faut "évidemment que les mères soient d'accord", a expliqué Philippe Goffin. Dans le respect du "droit international", la solution "idéalement, c'est qu'on nous amène les enfants à la frontière irako-syrienne". "C'est pour cela qu'on propose de les prendre tous pour ne pas faire plusieurs opérations".

A défaut, "on doit accéder à un territoire qui est en guerre, la Syrie, et l'opération n'est pas sans risques. Il faut la baliser, l'organiser". "Des ONG nous expliquent qu'on peut faire un peu comme ses courses ou son marché, ce n'est pas vrai".


42 enfants


La Belgique compte "42 enfants" belges en Syrie, dont 30 enfants et 13 mères dans le camp d'Al-Hol, et 12 enfants et 10 mères dans celui d'Al-Roj, les deux situés dans le nord-est de la Syrie.

Interrogé sur le nombre de mères qui pourraient refuser d'être séparées de leur(s) enfant(s), le ministre belge a répondu qu'il y en avait "au moins quatre", celles ayant engagé des procédures devant la justice belge.

"Je suis allé dans un camp en Jordanie, on est loin de la situation des camps en Syrie, qui est bien plus épouvantable. Mais ce que j'ai vu en Jordanie, c'est déjà insupportable. On me dit que ce qui se passe en Syrie n'a aucune commune mesure et que c'est bien plus grave". "Quand on est parent et qu'on a des enfants qui vivent dans des conditions épouvantables, on peut se dire +je vais d'abord mettre mes enfants à l'abri et pour moi on verra bien après+", a-t-il estimé.


Echec de la déradicalisation


La Belgique, "en dialogue avec plusieurs ministres européens", a établi la "ligne" de ne pas rapatrier d'"adultes qui ont participé aux crimes terribles commis par Daech" (un acronyme arabe du groupe Etat islamique), a rappelé le ministre. En 2017-2018, le gouvernement belge a pris la décision de "pouvoir ramener tous les enfants".

"Si les mères ne formulent pas de demande de rapatriement, l'autorité parentale joue". Mais certaines ont fait des "recours pour permettre leur propre rapatriement et celui de leur(s) enfant(s)", contre lesquels le gouvernement a fait appel.

Interrogé sur la possibilité de faire une opération groupée avec d'autres pays européens comme la France, le chef de la diplomate a indiqué qu'il allait en parler avec son homologue français Jean-Yves Le Drian dès samedi en marge d'une réunion annuelle sur la sécurité organisée à Munich en Allemagne. "On a un contact privilégié avec la France pour échanger nos expériences". "Si d'autres veulent le faire tant mieux, plus on sera, mieux ce sera".

A la question de savoir pourquoi la Belgique ne pourrait incarcérer les mères déjà condamnées dans ce pays afin qu'un lien subsiste avec leur(s) enfant(s) via des visites en prison, Philippe Goffin en a écarté l'idée. "La peine doit être exécutée sur place" en Syrie et il y a un "débat qui ne se pose pas assez : est-ce que c'est tout-à-fait opportun que des mères qui ont commis des faits aussi atroces rencontrent leur(s) enfant(s) de manière régulière ?"

"Je n'en suis pas sûr, il faut peut-être un peu un temps d'isolement. On a en Belgique deux prisons avec des ailes dédiées à la déradicalisation, je sais qu'il y en a en France aussi, force est de constater que cela ne marche pas. Pourquoi ? Simplement parce que les personnes radicalisées refusent le processus présumé de déradicalisation (et) on ne peut pas le forcer". "C'est un vrai problème et on occulte toujours cet aspect-là", a regretté le responsable belge.

 
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