Plusieurs victimes apparaissant dans le documentaire diffusé sur France 5 vivent dans les Hauts-de-France.
C'est un sujet qui reste tabou et qui concerne toutes les classes sociales. Le documentaire "Inceste, pour que justice soit faite", diffusé ce mardi soir sur France 5, donne la parole aux victimes (voir le trailer en ligne).
Émelyne, Christelle, Céline Maé et sa petite fille, qui reste anonyme. Deux d'entre elles vivent dans la région, d'autres ailleurs en France. Certaines sont encore enfants, les autres poursuivent, adultes, leur parcours du combattant.
Comme celui de Céline, violée de ses 4 ans à ses 7 ans, dont la plainte contre son père a été classée sans suite, comme c'est le cas de deux plaintes sur trois. Elle décrit "l'impression que c'est nous qui sommes jugées, parce qu'au final, c'est sa parole contre la mienne. S'il y a un classement sans suite, c'est qu'on l'a cru lui et pas moi." Ce père, qui nie les faits et l'accuse de mensonges. "J'ai envie de le faire souffrir autant qu'il m'a faite souffrir."
"'J'en veux pas de tes excuses"
Émelyne, elle, a réussi à faire condamner son grand-père à 8 ans de prison pour viol incestueux pour mineure. À douze ans, elle tente de se reconstruire. "Quand je suis passée à la barre et qu'il m'avait demandé pardon, je lui ai dit : 'J'en veux pas de tes excuses, tu peux te les garder. Tes excuses, pour moi c'est de la poussière, c'est rien !'"
Lenteur de la justice, amnésie traumatique, dédommagement insultant... Le documentaire se consacre au "plus grand combat de leur vie". L'occasion aussi de rappeler des chiffres glaçants : 4 millions de Français ont été victimes d'inceste, soit 2 enfants par classe, et pourtant seule une victime sur dix ose parler. Parmi elles, seules 2% obtiennent gain de gause.
C'est justement "ce chiffre terrifiant qui m'a donné envie de faire ce film" a expliqué ce mardi Audrey Gloaguen dans notre JT du 12/13.
"Inceste, pour que justice soit faite", un documentaire diffusé sur France 5 ce mardi 5 février à 20H50.