Tuerie du musée juif de Bruxelles : ADN, empreintes, expertises... Les preuves s'accumulent contre Nemmouche

Le Nordiste Mehdi Nemmouche est jugé depuis jeudi matin pour le quadruple-assassinat du musée juif de Bruxelles.

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Traces d'ADN, de tir, empreintes digitales : l'accusation a présenté vendredi des preuves matérielles contre Mehdi Nemmouche, jugé depuis jeudi aux assises de Bruxelles pour quatre meurtres commis en 2014 au Musée juif de la capitale belge.
  
Accusé d'"assassinats terroristes" avec Nacer Bendrer, un complice soupçonné de lui avoir fourni des armes, le jihadiste français, qui risque la prison à vie, nie les faits.
  
Dans l'acte d'accusation, dont la lecture s'est poursuivie vendredi, le parquet fédéral souligne notamment que ses empreintes digitales ont été relevées sur le barillet du revolver utilisé pour la tuerie, le 24 mai 2014. Une arme retrouvée en sa possession lors de son arrestation à Marseille six jours après les faits.
  
De même, son ADN est retrouvé sur la deuxième arme utilisée, une kalachnikov, également saisie lors de son interpellation.
  
Autre élément incriminant : des résidus de tir sur une veste en nylon bleue retrouvée dans ses affaires personnelles, du même type que celle vue par les témoins lors de la tuerie.

  

Un enregistrement sur un ordinateur

Des vidéos ont par ailleurs été exploitées à partir d'un ordinateur portable de l'accusé : le visage de Nemmouche n'y apparaît pas, mais une voix "impérieuse et gutturale" revendique la tuerie. Selon plusieurs expertises, cette voix correspond à celle de Mehdi Nemmouche.
 
Quatre journalistes français pris en otage en Syrie après leur enlèvement en 2013 affirment en outre que cette voix est celle d'un de leurs geôliers, identifié comme étant Mehdi Nemmouche, a également souligné le parquet fédéral.

 

"La vérité judiciaire commence à se faire"

"Petit à petit, on met le puzzle en place et la vérité judiciaire commence à se faire", a affirmé Me Guillaume Lys, avocat de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT), qui s'est constituée partie civile.

"Il y a énormément d'éléments matériels qui font chorus pour démontrer la culpabilité", a renchéri Me Adrien Masset, l'avocat du musée.
 
Dans l'après-midi, l'audience s'est concentrée sur la personnalité et l'enfance chaotique de l'accusé, tiraillé entre sa famille d'accueil et celle de sa mère, qui ne s'est jamais occupée de lui.
 

Radicalisation en prison

Condamné à plusieurs reprises à partir de ses 16 ans pour divers vol, parfois avec violence, il s'est, selon l'enquête, radicalisé en prison avec Nacer Bendrer.
 
Nemmouche est parfois décrit comme une personne intelligente et cultivée, a aussi relevé le parquet fédéral.

"Il (...) sait manier la litote et l'euphémisme avec naturel et un soupçon de goguenardise", a estimé un expert en 2006, à l'occasion d'une précédente arrestation.
  
"S'il devait persister dans la voie du délit et des conduites réprouvées par la société, voilà un jeune homme que la police aura quelques difficultés à manipuler", avait-il ajouté.
  

Reprise du procès mardi

 Le procès doit reprendre mardi matin avec la présentation de leur stratégie de défense par les avocats de Nemmouche, préalable à son premier interrogatoire prévu dans l'après-midi.
  
L'avocat de Nacer Bendrer, Gilles Vanderbeck, a rappelé aux jurés que l'acte d'accusation lu pendant deux jours ne représentait que "la vision" du parquet et que seuls "des éléments à charge" avaient été repris.

"Les débats apporteront un éclairage différent", a-t-il promis.

Nemmouche est accusé d'avoir ouvert le feu le 24 mai 2014 dans l'après-midi, dans le hall d'entrée du Musée juif, tuant un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge du site. Un quadruple assassinat exécuté en 82 secondes, comme s'il était l'oeuvre d'un tueur professionnel.
 
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